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Paris: procès requis contre un ancien policier accusé du meurtre de sa compagne

Tribunal (illustration)

Tribunal (illustration) - AFP

L'homme est accusé d'avoir étranglé sa compagne en janvier 2022. Le suspect était déjà connu pour des faits de violences conjugales.

Un procès a été requis le 7 août pour meurtre conjugal à l'encontre d'un ancien policier, Arnaud B., accusé d'avoir étranglé sa compagne, Amanda G., en janvier 2022 à Paris, a indiqué vendredi 23 août le parquet sollicité par l'AFP.

Le parquet réclame "la mise en accusation d'Arnaud B. devant la cour d'assises de Paris, pour y être jugé d'avoir volontairement donné la mort à Amanda G., avec cette circonstance aggravante qu'ils étaient concubins", a indiqué le ministère public.

Le meurtre conjugal est un crime faisant encourir la réclusion criminelle à perpétuité, a-t-il rappelé.

La jeune femme retrouvée morte à son domicile

Contactée par l'AFP, l'une de ses avocats n'a pas souhaité s'exprimer. "Le 28 janvier 2022, Arnaud B., fonctionnaire de police au commissariat du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), avait prévenu son service qu'il n'irait pas travailler", a relaté le parquet.

"Ses velléités suicidaires étaient connues, sa hiérarchie avait sollicité les policiers du 19e arrondissement pour vérifier à son domicile" où ils "avaient découvert le corps sans vie de sa compagne", a-t-il poursuivi.

La jeune femme, âgée de 28 ans, avait été retrouvée étranglée dans la salle de bain. Le policier avait pris la fuite. Son véhicule, son arme de service et deux chargeurs avaient été retrouvés les 11 et 12 février à Amiens sur le parking d'un fast-food, après un appel à témoin.

Après trois semaines de cavale, il avait appelé la gendarmerie le 22 février vers 9h45 pour signaler sa présence chez son père, à Montmeyan (Var) où il avait été interpellé sans résistance.

Déjà placé en garde à vue en 2019

Quelques jours auparavant, son père, dans une déclaration à BFMTV, lui avait demandé de se "rendre sans délai". Le policier a été mis en examen le 24 février 2022, puis interrogé sur les faits à plusieurs reprises par le juge d'instruction.

Arnaud B. était connu pour violences conjugales et sa fragilité psychologique, avait à l'époque précisé une source proche du dossier.

Il avait été placé en garde à vue en octobre 2019 pour des violences sur sa compagne de l'époque et avait écopé d'une alternative aux poursuites, un stage de sensibilisation aux violences conjugales.

Sur le plan administratif, il avait été sanctionné d'un avertissement, la sanction disciplinaire la plus basse de la fonction publique, non inscrite dans le dossier de l'agent.

Après le meurtre d'Amanda G., le préfet de police de Paris d'alors, Didier Lallement, avait demandé une enquête administrative sur d'éventuels manquements concernant l'autorisation de port d'arme accordée au policier eu égard à son profil.

Depuis, a appris l'AFP vendredi auprès de la Direction générale de la police nationale, il a été révoqué de ce corps.

L.R. avec AFP