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Paris Île-de-France

Paris: plusieurs cimetières fermés en raison d'une grève du personnel

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Les grévistes se sont mobilisés pour obtenir une prime de cycle que touchent d’autres collègues de la ville de Paris.

Fabien doit se rendre à l’évidence. Le cimetière du Père Lachaise est fermé ce mardi 7 novembre. "Je suis avec une amie, on est là pour deux jours et on voulait visiter le lieu, rapporte le touriste barcelonais. Mais on se rend compte que c’est fermé."

73 agents grévistes

Ce mardi, plusieurs cimetières, dont le célèbre Père Lachaise, sont restés fermés en raison d’une grève du personnel des espaces verts et d’accueil et de surveillance.

Sur les 174 agents de cimetière de la ville, 73 étaient en grève pour obtenir une prime de cycle pourtant touchée par d’autres collègues de la ville de Paris.

Pour manifester leur colère, les grévistes ont fermé les accès aux cimetières parisiens sans campagne de communication préalable. Fabien affirme comprendre le droit de grève et la prime réclamée par le personnel, mais regrette "un manque de communication".

"Je vois beaucoup de monde qui attend et qui se demande pourquoi ce n’est pas ouvert", rapporte le trentenaire après avoir essayé d’entrer au Père Lachaise par toutes les portes.

Corinne, une septuagénaire, est venue de Nantes. "J’ai mon frère qui est enterré ici", rapporte la Nantaise. "On apprend que c’est la grève aujourd’hui donc je suis un peu déçue", explique la retraitée. Arrivée la veille dans la capitale, Corinne avait prévu un programme désormais bousculé par la grève.

"Je comprends qu’ils puissent demander une revendication de salaire, que la mairie de Paris ne fasse rien, ça ne me fait aucun doute, rapporte-t-elle. Mais effectivement, ils devraient filtrer et faire entrer certaines personnes."

"Je vais rester une journée supplémentaire"

La Nantaise a prévu de revenir mercredi. "Je vais rester une journée supplémentaire à Paris", conclut Corinne qui avait plus ou moins prévu de prolonger son séjour parisien.

Invité sur le plateau de BFM Paris Île-de-France, David Billon, délégué UCP, est revenu sur les raisons de la colère des salariés. “Notre première revendication est salariale. Il y a eu des modifications de la rémunération liée à la loi de transformation de la fonction publique”, détaille-t-il.

Rapidement, les salariés ont alerté l’administration lui signifiant que “l’application de la loi va être illégale, que certains personnels vont être lésés”, poursuit David Billon.

"Deux ans après, on est dans la même situation, regrette-t-il. On ne comprend pas pourquoi à fonction équivalente, à contrainte similaire, les personnels des cimetières sont moins rémunérés que leurs homologues des autres directions de la ville."

Cette prime, dite de cycle, "vient compenser les contraintes de roulement, horaires du personnel", explique David Billon. Ce coup de pouce financier peut aller de 40 à 200 euros.

Au travail un week-end sur deux

Le quotidien des personnels du cimetière est pourtant rythmé par des rotations. “Ils travaillent un week-end sur deux, indique le délégué syndical. Un roulement sur 14 semaines est généré par un ordinateur qui donne des congés de manière aléatoire.”

Les salariés ont connaissance de leur planning dans un délai assez court. “Vous savez la semaine qui précède qu'elle va être votre horaire, assure David Billon. Vous pouvez être d’ouverture lundi, mardi et de fermeture le mercredi et le jeudi.” Puis être à nouveau “de réouverture le vendredi”.

Le week-end, le rythme est plus soutenu. “Souvent, les agents font des journées continues de 7h45 à 18h20”.

Ce mardi, une première action a été menée par les salariés grévistes, las après plusieurs semaines de négociations avec la ville de Paris. Les touristes ont trouvé les portes closes dans cinq cimetières tandis que certains convois funéraires n’ont pas pu non plus accéder aux cimetières.

"Dans la mesure du possible, nous assurons les opérations funéraires", a néanmoins déclaré David Billon. “Les jours de grève, l’ouverture au public pour les visites et les déambulations ne sera pas possible”, ajoute néanmoins le délégué syndical.

“Mais les opérations funéraires seront toujours possibles à moins que le mouvement se durcisse, mais on n’en est pas là”, ajoute-t-il. David Billon a également rappelé que les grévistes ont attendu que la Toussaint soit passée “pour ne pas pénaliser les usagers”.

Johan Cherifi avec Charlotte Lesage