Paris: les migrants évacués de la place du Palais-Royal quittent l'école désaffectée qu'ils occupaient

Des tentes ont été installées dans la cour de l'école, en raison du manque de place à l'intérieur. - BFM Paris Île-de-France
Les quelque 450 jeunes migrants évacués dans la nuit de ce mardi à ce mercredi de la place du Palais-Royal à Paris ont décidé de ne pas retourner dans l'école désaffectée du 16e arrondissement qu'ils occupaient jusqu'alors, les associations dénonçant mercredi un "déversement de violences".
Les forces de l'ordre ont mis fin rapidement ce mardi soir à cette occupation dans le centre de Paris par les migrants et des militants associatifs qui réclamaient une mise à l'abri.
Ils étaient auparavant installés dans une école désaffectée de la rue Erlanger depuis le 4 avril. "Un lieu où il n'y avait pas d'eau, pas d'électricité", où les jeunes "s'entassaient" et étaient contraints de "dormir au sol", a indiqué Océane Marache, coordinatrice d'Utopia 56, au micro de BFM Paris Île-de-France ce mardi.
"Visibiliser la détresse"
"Cette action avait pour but de visibiliser la détresse de ces jeunes qui survivaient depuis plus de deux mois" dans cette école et "d'ouvrir un dialogue avec l'État jusque-là inexistant", ont expliqué dans un communiqué plusieurs associations (Utopia 56, Les midis du Mie, Timmy et Tara) à l'origine de cette occupation.
"La réaction du ministère de l'Intérieur a été un déversement de violences par la préfecture de police. Une quarantaine de jeunes et bénévoles ont été interpellés, six autres ont dû être hospitalisés", ont-elles poursuivi.
Dans une ambiance tendue et au milieu de bousculades, les forces de l'ordre mobilisées en nombre ont procédé au cours de la soirée au démontage des tentes, une par une. Elles ont fait usage de gaz lacrymogène pour réaliser l'évacuation, ordonnée par la préfecture de police de Paris.
Un délibéré fixé au 30 juin
"Au vu d'une situation de crise humanitaire passée sous silence par l'État, les associations et les jeunes ont pris la décision de ne pas retourner dans l'école désaffectée du 16e arrondissement, un huissier est venu attester notre départ", ont annoncé ce mercredi les associations, indiquant leur intention de saisir la Défenseure des Droits et réfléchir à des plaintes au pénal.
L'occupation de la place du Palais-Royal avait été organisée après une audience du tribunal judiciaire le 12 juin relative à l'expulsion de ces migrants. Le délibéré a été fixé au 30 juin.
Dans un communiqué distinct, Médecins Sans Frontières (MSF) a dénoncé "l'inertie des autorités qui prive ces jeunes de la protection à laquelle ils ont droit".
"Sans accès à l'eau et avec un nombre de toilettes insuffisant", ils "ont passé plus de deux mois dans une école qui avait été déjà classée comme insalubre par les services de la mairie", a souligné Patrizia Giangrande, coordinatrice médicale pour MSF, citée dans le communiqué. "Le surpeuplement du lieu n'a fait qu'aggraver l'état de santé des plus vulnérables", selon elle.