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Paris Île-de-France

Paris: les élus écologistes et communistes opposés à la vente du Parc des Princes au PSG

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Arguant que le stade fait partie du patrimoine de la capitale, les groupes estime qu'il devrait rester la propriété de la ville et ne pas être cédé au club, qui envisage d'y réaliser des travaux d'ampleur.

Le Paris Saint-Germain se sent à l'étroit au Parc des Princes. Avec une capacité inférieure à 50.000 places, l'enceinte ne permet pas, en l'état actuel, au club de la capitale de tirer les mêmes bénéfices que ses concurrents européens sur les volets billetterie et hospitalité.

Par l'intermédiaire de son président, Nasser al-Khelaïfi, le PSG a récemment fait état de sa volonté d'acheter le stade, afin d'y réaliser des travaux permettant une augmentation de sa capacité de l'ordre de 10.000 places.

Si la mairie ne ferme pas totalement la porte à une vente, elle a balayé la première offre du club parisien d'un revers de la main.

Des manifestations sportives et culturelles

Dans un communiqué de presse, le groupe écologiste au Conseil de Paris, membre de la majorité autour d'Anne Hidalgo, a formulé ce jeudi un vœu pour s'opposer à une vente potentielle du Parc des Princes, qui plus est si le prix proposé ne concorde pas avec les estimations de valeur de la mairie. Ce vœu sera présenté la semaine prochaine, lors de la dernière session de l'année du Conseil de Paris.

Pour appuyer leur propos, les élus verts affirment que le stade "fait partie du patrimoine de la ville". Or la municipalité a déjà affirmé sa "volonté renouvelée" de conserver son patrimoine, est-il souligné. Les écologistes rappellent également que le Parc des Princes accueille, outre les matchs du PSG, "diverses manifestations sportives et culturelles".

Autre partie prenante de majorité, les communistes ne disent pas autre chose. Ils ont eux aussi formulé un vœu pour s'opposer au principe d'une vente. Leur chef de file, Nicolas Bonnet-Oulaldj, estime par ailleurs qu'"on ne peut pas rentrer dans une discussion sans un vote au Conseil de Paris".

"Son prix est inestimable, comme le dit Emmanuel Grégoire. (...) À aucune condition, on ne le vendra. C'est un patrimoine historique, souligne-t-il lui aussi auprès de BFM Paris Île-de-France."

Le ton monte

Actuellement, le dossier de la vente semble au point mort. Entre le PSG et la mairie de Paris, le ton est même monté crescendo ces derniers jours, les deux camps enchaînant les interviews incendiaires par médias interposés. Cela rend hautement improbable la signature d'un compromis dans les prochaines semaines.

"Chantage insupportable"

En cas d'échec des négociations, Nasser al-Khelaïfi a déjà brandi la menace d'un déménagement du club, même celui-ci doit s'opérer à contrecœur. Le groupe écologiste fustige cette méthode, pointant le "chantage insupportable exercé par le PSG pour racheter le stade". Un avis partagé par Nicolas Bonnet-Oulaldj.

Une hypothétique migration vers le Stade de France a été évoquée, de même que la possibilité de bâtir une nouvelle enceinte. Mais le patron des élus communistes parisiens n'y croit pas vraiment. "À Paris, on est en manque de stade", insiste-t-il.

"Je considère que le PSG doit rester là, reprend celui qui est également conseiller délégué auprès de la maire du 12e arrondissement en charge des sports. (...) On ne s'oppose pas à faire des travaux. C'est selon ce que veulent les architectes."

En prenant la décision de quitter le Parc des Princes, le PSG pourrait à terme jouir d'un stade à plus forte capacité, mais il s'exposerait à la fronde certaine d'une importante frange de son public.

Nicolas Dumas avec Florian Bouhot