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Paris: le projet de "forêt urbaine" sur la place du Colonel-Fabien est-il réalisable?

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La mairie de Paris a annoncé la création d'une "forêt urbaine" d'ici 2025 au niveau de la place du Colonel-Fabien pour remplacer son actuel carrefour.

Une petite forêt en plein Paris. Ce mardi, la mairie de Paris a annoncé son intention de modifier l'actuelle place du Colonel-Fabien en y implantant une "forêt urbaine" de près d'un hectare. Chiffré à 6,4 millions d'euros, le projet prévoit la plantation en pleine terre de 60 à 80 arbres.

Seulement, si cette initiative doit voir le jour d'ici 2025 dans le 10e arrondissement de la capitale, d'autres similaires ont de leurs côtés, été abandonnées.

C'est le cas de deux petites forêts urbaines, promises par Anne Hidalgo en 2020 lors des dernières élections municipales, qui ne sortiront pas du bitume parisien pour des raisons techniques, la dalle de la place Henri Fresnay près de la gare de Lyon et celle de la place de l'Opéra Garnier. Le seul chantier lancé étant actuellement celui de la place de la Catalogne, dans le 14e arrondissement.

Une quatrième forêt est également en suspens. Située sur le parvis de l'hôtel de ville, cette dernière fait actuellement l'objet d'études qui pourront valider ou annuler le projet.

La mairie de Paris recule

La ville de Paris est dense, bétonnée et avec un réseau de transport important. Face aux contraintes techniques, rendant compliquées ces installations vertes, la municipalité est aujourd'hui en train de reculer sur certains projets.

Selon Christophe Najdovski, adjoint à la mairie en charge de la végétalisation et des espaces publics, il faut "au moins 800 à 1000 m2 de surface" pour créer une forêt urbaine et avoir "un massif planté suffisamment conséquent".

Même si la volonté de la mairie de Paris est de faire face au défi climatique, ces reculades étaient prévisibles selon l'opposition. "Dès 2019, nous savions que la réalisation de ce projet n'était pas réalisable techniquement", dénonce Valérie Montaudon, conseillère (Changer Paris) dans le 12e arrondissement de Paris.

"C'était de l'affichage pour verdir la campagne d'Anne Hidalgo", poursuit cette dernière.

"Faire très attention à nos vieux arbres"

Mais alors, quel compromis pour les Parisiens qui sont en quête de davantage de nature dans la capitale?

Pour Thomas Brail, fondateur du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), parler de "forêts urbaines" est incorrect et préfère le termes "d'aménagements paysagers" à Paris.

Plutôt que de planter de nouveaux arbres, ou de les considérer comme du mobilier urbain, ce dernier estime qu'il faudrait donner la priorité aux arbres existants. "Je pense qu'aujourd'hui, il faut vraiment faire confiance au végétal qui est déjà en place. Les vieux arbres ont un fort système racinaire puissant et qui, eux, passent les canicules", indique Thomas Brail à BFM Paris Île-de-France.

"Tous les vieux platanes à Paris, ils sont vivants, ils ne sont pas morts, alors que tous les jeunes arbres qu'on a plantés, parfois ils sont morts parce qu'il fait trop chaud. [...] Ce qui est la priorité aujourd'hui, c'est de conserver et de faire très attention à nos vieux arbres", poursuit ce dernier.

Plusieurs collectifs organisent une marche ce samedi à 14 heures à Paris, de Montreuil à Bagnolet "pour défendre le vivant" et les arbres en Île-de-France.

Djena Tsimba avec Alixan Lavorel