Paris: la Philharmonie des enfants ouvre ses portes ce mercredi

La Philarmonie de Paris - Kenzo Tribouillard - AFP
Diriger un orchestre virtuel ou s'improviser en rockeur: la Philharmonie des enfants, qui ouvre ses portes mercredi, offre aux 4-10 ans un voyage d'initiation musicale à la fois intuitif et ludique.
"On est dans une expérience où l'enfant est le moteur: il s'amuse tout en apprenant", explique Laurent Bayle, directeur sortant de la Philharmonie de Paris qui est à l'initiative de ce projet.
Construit sur 1000 mètres carrés au sein de l'institution mère, l'espace a coûté 10 millions d'euros financés par le public et le privé. Cinq îlots sont installés.
"Forêt de sons"
Au sein du premier on trouve des marmites, un fouet cuisine, un égouttoir ou encore une brosse.... "Les enfants y découvrent le timbre d'objets du quotidien", décrit Mathilde Michel-Lambert, directrice générale de la Philharmonie des enfants.
Ils y expérimentent aussi "la différence de hauteur du son entre de gros et de petits objets", vont "à la chasse aux sons" dans les parois d'une grotte à l'aide d'une torche connectée et relient des sons de la ville ou de la campagne à des paysages apparaissant sur un écran.
Le deuxième îlot comprend des instruments imaginaires comme un "géant à vent", un système d'orgues qui émet trois notes différentes quand on s'assoie dessus et une "boîte à musique" où les enfants font tomber une bille sur des claves (un instrument de percussion) à l'aide d'une manivelle.
"En scène!"
Le troisième îlot sera probablement celui à succès: deux salles, l'une dédiée aux musiques actuelles, l'autre à un orchestre symphonique, permettent aux enfants de se frotter à l'univers de la scène, avec même une loge pour se préparer et un "salon" où ils peuvent écouter des extraits de musique jazz.
Face à un orchestre symphonique d'imitation, les petits vont découvrir le tempo et l'intensité du son grâce à un logiciel élaboré par une filiale du centre de recherches de l'Ircam.
"Dirigeant" des morceaux préenregistrés par l'Orchestre de Paris, comme Casse-Noisette par exemple, l'enfant effectue des gestes lus par une caméra infrarouge. "Plus ses gestes sont rapides, plus la musique va jouer rapidement et inversement. Et plus ses gestes sont amples, plus la musique va jouer fort", explique la directrice.
"Des voix par milliers"
Autre installation phare de cette Philharmonie, une énorme "mappemonde-cabane" conçue avec l'auteur de bande dessinée belge Brecht Evens, un des nombreux collaborateurs du projet (Wladimir Anselme, Kaori Ito, BabX, Pierrick Sorin...).
À l'extérieur, on appuie sur des touches pour écouter une psalmodie bouddhique du Tibet, un poème mélancolique de Turquie ou des improvisations d'autres régions.
Dans ce même îlot, les enfants peuvent s'amuser à écouter leurs voix transformée en voix d'un extraterrestre, d'un robot, d'une souris ou comme si elle provenait d'une grotte ou des fonds sous-marins. Ils peuvent aussi se lancer dans un match d'imitation de vocalises enregistrées.
"Par ici la musique"
Pour conclure le parcours mis en scène par Constance Guisset, un "compositrain" jouera une "composition" par l'enfant qui aura choisi des mélodies et des accompagnements rythmiques sur des rouleaux. Sur une autre installation, il s'amusera à choisir des bruitages pour des films muets qui défilent sur un écran.
Les enfants seront munis d'un bracelet électronique qui leur permettra de récupérer sur internet des souvenirs vidéos et photos.