Paris: la mairie veut instaurer deux repas végétariens par semaine dans les cantines scolaires
Réduire la place de la viande dans les cantines scolaires. C'est l'objectif affiché par la mairie de Paris qui doit dévoiler ce mardi son nouveau plan d'alimentation durable. L'adjointe à la maire chargée de la question, Audrey Pulvar, a défendu les ambitions de la municipalité.
Elle souhaite développer l'offre végétarienne dans les cantines parisiennes, en instaurant deux repas végétariens chaque semaine d'ici cinq ans.
C'est "un excellent moyen de baisser nos émissions de gaz à effet de serre, mais aussi la possibilité d’acheter une viande française d’encore meilleure qualité, pour les trois repas carnés ", justifie Audrey Pulvar sur son compte Twitter.
"Ça permet d'avoir une emprunte carbone moins élevé, de respecter la diversité des régimes alimentaires de nos convives et ça permet aussi de dégager de la marge de manoeuvre financière pour pouvoir acheter de la viande ou du poisson de meilleure qualité pour les trois autres repas", assure l'élue, invitée de BFM Paris Ile-de-France.
Proposer quotidiennement une alternative végétarienne
Elle souhaite aussi qu'une alternative végétarienne soit proposée chaque jour aux enfants. Si l'idée est déjà en place dans certains endroits, la municipalité, dirigée par Anne Hidalgo, souhaite généraliser cette offre à l'ensemble de la ville.
Le dernier plan alimentation durable adopté en 2015 par la Ville de Paris avait déja fixé l'objectif de diminuer de 20% la part de viandes dans les repas. Ce précédent plan avait aussi porté l'ambition de se passer des OGM et de l'huile de palme.
Selon la mairie, il avait également permis de passer à 53% d'alimentation durable en 2019 dans la restauration municipale.
100% de repas bio ou durables d'ici 2027
Désormais, la maire veut aller encore plus loin et souhaite promouvoir davantage les produits issus de l'agriculture biologique. Audrey Pulvar a annoncé que la municipalité vise 100% de repas bio ou durables d'ici 2027 dans les cantines parisiennes.
La municipalité souhaite aussi privilégier les circuits courts avec un objectif affiché de 50% d'aliments produits dans un rayon de 250 kilomètres autour de la capitale.
"Un comité composé de représentants de parents d’élèves, de scientifiques et d’experts en restauration collective sera mis en place pour suivre la mise en œuvre de ce plan", souligne Audrey Pulvar auprès du Parisien, rappelant que la Ville propose 30 millions de repas chaque année dans ses cantines municipales.
Par ce nouveau plan alimentaire porté par la mairie, Audrey Pulvar assure également que la Ville de Paris ambitionne de réduire la quantité de sucre et de sel dans les repas et de supprimer les nitrites et les nitrites ajoutés. Elle souhaite aussi "favoriser le fait maison".
Enfin, Audrey Pulvar promet que la question du gaspillage alimentaire et de la sortie du plastique sera également prise en compte dans les enjeux de ce projet. "Nous avons déjà des gestionnaires très engagés sur cette question", explique l'élue au micro de BFM Paris Ile-de-France.
"C'est en luttant contre le gaspillage qu'on récupère de la marge de manoeuvre financière qui permet ensuite de se fournir auprès de fournisseurs qui ont des denrées à des tarifs un peu plus élevés que le conventionnel", estime Audrey Pulvar.
L'opposition sceptique
Si la municipalité tient à défendre ce plan qu'elle estime ambitieux, celui-ci suscite du scepticisme dans les rangs de l'opposition. La maire (Horizons) du 9e arrondissement de Paris Delphine Bürkli a parlé auprès du Parisien d'un "plan obsolète", affirmant que des repas végétariens sont déjà proposés dans son arrondissement.
La cheffe du groupe d'opposition au Conseil de Paris Rachida Dati juge elle, que ce plan "passe à côté des vrais enjeux" qui sont, selon la maire du 7e arrondissement, la garantie d'une alimentation équilibrée et l'autonomie des caisses chargées de gérer les cantines.
Du côté des alliés écologistes de la maire Anne Hidalgo, certains parlent d'un plan qui va "dans le bon sens" mais manque d'ambition. "Il ne fixe pas d’échéance précise et manque d’indicateurs de suivi", a regretté auprès du Monde la conseillère de Paris EELV Chloé Sagaspe.
Les écologistes souhaitent également la mise en place de deux repas végétariens dès l’année prochaine.