BFMTV
Paris Île-de-France

Paris: la mairie veut doubler la vidéoverbalisation en ville dès 2023

Une caméra de surveillance en plein Paris

Une caméra de surveillance en plein Paris - Kenzo Tribouillard - AFP

280.000 procès-verbaux par vidéoverbalisation ont été dressés en 2021.

Un renforcement du dispositif dans la capitale. La ville de Paris a annoncé ce jeudi sa volonté de doubler la vidéoverbalisation dès 2023 dans ses rues. Ce dispositif jugé "extrêmement efficace" par la mairie, permet notamment de dresser des procès-verbaux directement, via les caméras de surveillance.

"C'est un moyen extrêmement important pour nous, il nous permet de réguler les flux sur les pistes cyclables, les circulations sur les voies de bus ou encore les arrêts aux feux", explique Nicolas Nordman, adjoint à la maire de Paris en charge de la sécurité.

Depuis 2009, la ville de Paris contribue financièrement au déploiement du plan de vidéoprotection de Paris (PVPP), propriété de la Préfecture de police en mettant à disposition gratuitement son espace public et en participant au financement de l’achat et de l’installation de caméras.

Des arrondissements "déficitaires"

Pour la mandature en cours, la ville de Paris financera à hauteur de quatre millions d'euros l'installation de 315 nouvelles caméras de vidéosurveillance sur 63 sites "listés comme les plus prioritaires", avant que les coûts d'exploitation et de maintenance de ces caméras ne soient à la charge de la Préfecture de Police. Ces dernières s'ajoutent aux 1456 sites parisiens déjà équipés.

"Certains grands arrondissements sont déficitaires, ce qui explique un rééquilibrage avec des dotations importantes dans le 18e, le 15e, le 19e ou encore le 13e", explique Nicolas Nordman, adjoint à la maire de Paris en charge de la sécurité, lors de la conférence de presse avant le Conseil de Paris de la semaine prochaine.

"La ville a une ambition volontariste en investissant de manière forte", poursuit l'adjoint d'Anne Hidalgo.

La préfecture de police déploiera en parallèle un plan d’investissement dans 130 nouveaux sites, dont 80 environ sont situés à Paris, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, notamment aux abords des sites de compétition et sur les voies réservées.

Nicolas Nordman rappelle que les caméras de vidéosurveillance sont un "moyen important d'élucidation", et "qu’aucune capacité d’enregistrement des images n’est prévu par la ville de Paris, au-delà d’un retour en arrière de 10 minutes par rapport au temps réel, nécessaire afin de sécuriser notamment la vidéo-verbalisation des infractions routières", précise le projet de délibération.

Un budget sécurité "pas satisfaisant" pour le groupe de Rachida Dati

De son côté, l'opposition de droite, menée par Rachida Dati et le groupe "Changer Paris", dénonce un plan de vidéosurveillance inférieur de deux millions d'euros par rapport au précédent, ainsi qu'un budget sécurité de la ville de Paris en baisse de 15 millions d'euros. "Paris est la 28e ville en France en termes d'équipement en 2020" assure Nicolas Jeanneté, conseiller de Paris du groupe Changer Paris.

"On estime qu'il faudrait 4000 sites équipés en caméra", poursuit-il.

La mairie rappelle pour sa part que "le plan vidéosurveillance de la précédente mandature avait été proposé juste après les attentats, il y avait eu un effort extrêmement important".

Toutefois, les dissension sont réelles au sein même du groupe majoritaire de la Ville de Paris. "On est opposé, notamment dans la manière dont la vidéosurveillance est déployée", prévient Nour Durand-Rocher, vice-président des Écologistes au Conseil de Paris.

"On s'opposera à la délibération", affirme Nathalie Maquoi, vice-présidente des Écologistes du Conseil de Paris.

En 2021, la direction de la police municipale et de la prévention de Paris avait dressé 280.000 procès-verbaux par vidéoverbalisation.

Nicolas Dumas avec Alixan Lavorel