Paris: la clinique privée Turin toujours paralysée par un mouvement social

Une consultation médicale (photo d'illustration) - Jacques Demarthon/AFP
L'activité de la clinique privée Turin, à Paris, était toujours à l'arrêt vendredi pour la quatrième journée consécutive, du fait d'une grève "illimitée" du personnel qui demande une amélioration de ses conditions de travail, a-t-on appris de source syndicale et auprès de la direction.
"Tous les lits sont vides. C'est le statu quo. La direction ne répond à aucune de nos revendications", a indiqué Natacha Toch, déléguée CFDT.
Une majorité de grévistes
Environ 80% des 300 salariés de l'établissement - infirmières, aide-soignants et administratifs, mais pas de médecins car ils ne sont pas salariés et interviennent en libéral - étaient en grève vendredi, selon cette syndicaliste. La direction, de son côté, fait état de 54% de grévistes. Les réunions de concertation entre les deux parties se poursuivaient vendredi en début de soirée, selon la direction.
L'activité médicale, "complètement paralysée" depuis mardi dans cet établissement situé dans le VIIIe arrondissement, non loin de la gare Saint-Lazare, devrait encore le rester au moins jusqu'à dimanche, a indiqué une porte-parole. L'établissement appartient au groupe Almaviva Santé, également propriétaire d'une quarantaine d'autres établissements en Île-de-France, en région Paca et en Corse.
À la clinique Turin, le service de dialyse, qui prend en charge chaque jour une centaine de patients, fonctionnera cependant samedi dans le cadre d'un "service minimum" sur réquisition préfectorale, a-t-elle ajouté. Les grévistes en contestent les modalités, selon Natacha Toch.
Les soignants épuisés
Depuis mardi 13 juillet, toutes les interventions chirurgicales ont été déprogrammées dans cette clinique, où une centaine de patients sont opérés chaque jour en temps normal.
Les grévistes, qui dénoncent l'épuisement des soignants, réclament le remplacement des postes vacants et de meilleures conditions de travail. La direction, de son côté, dit "comprendre parfaitement" la fatigue du personnel, mais être confrontée à une pénurie de soignants sur le marché de l'emploi, qui l'empêche de recruter.
"Il faut donc programmer moins d'activité chirurgicale pour s'adapter aux effectifs présents", plaide Natacha Toch. Les grévistes ont lancé un appel aux dons sur un site de financement participatif pour aider à compenser leurs "pertes de salaires abyssales" à cause de la grève.