Paris: l'incompréhension des restaurateurs, obligés de raboter leurs terrasses éphémères

Sébastien Martin était fier de sa pergola. Cette structure boisée, recouverte de plantes grimpantes, servait de terrasse éphémère à son retaurant, La Belle Mer, situé dans le 11e arrondissement. Il va devoir s'en débarrasser ou, a minima, effectuer des retouches. Car sur décision de la mairie de Paris, ces structures ne doivent plus excéder 1 mètre 30 de haut pour éviter tout risque lié aux rafales de vent. Une décision que peine à comprendre Sébastien Martin.
Après l'installation de la pergola, "on a reçu les félicitations de la mairie, se souvient-il. Ils nous ont invité à nous présenter à un super concours organisé par la mairie du 11e arrondissement. (...) Aujourd'hui, on ne comprend pas pourquoi on nous demande de tout casser."
Le risque présenté par les potentielles rafales de vent, l'intéressé ne le nie pas. "Mais on est quand même passés par des professionnels de la menuiserie pour ces contraintes-là, s'exclame-t-il. Qu'on nous dise que nos pergolas vont s'envoler, j'ai du mal à y croire."
"Comme des pestiférés"
D'autant que cette structure a un coût -4500 euros- non-négligeable dans un contexte délicat pour les restaurateurs, privés d'une partie de leur activité. "On nous demande d'investir alors qu'on n'a plus d'argent, pointe-t-il, et après on nous dit que c'était inutile et que c'est nous la cause. Aujourd'hui, on se sent un peu comme des pestiférés".
La non-application des nouvelles réglementations pourrait valoir à Sébastien Martin une amende de 135 euros. Qu'importe le risque, il ne souhaite pas céder pour autant. À l'instar d'Alexis Braconnier, propriétaire du restaurant Aussi(e), situé quelques rues plus loin. L'intéressé a déjà écopé de deux amendes.
Un défaut de communication
"L'objet de tous les dangers, ironise-t-il, c'est une cabane". Une cabane avec un toit nécessaire à son activité, son établissement ne mesurant que 39m2. "Ça ne suffit pas pour les distances de sécurité", argue le restaurateur.
Les nouvelles réglementations lui paraissent insensées. "1 mètre 30? À quel moment c'est possible de mettre 1 mètre30 ? Je vais découper ça?, s'interroge-t-il. Autant que je dégage la cabane. Ils croient qu'il fait beau toute l'année ici? Non. On abrite les clients. On est obligés d'avoir un toit".
Les commerçants regrettent un manque de communication de la part de la mairie de Paris. Outre les contraintes en elles-mêmes, les restaurateurs assurent n'avoir été ni concertés ni mis au courant avant début décembre.