Paris Fashion Week: les associations de défense du patrimoine vent debout contre la privatisation du Trocadéro

Une immense structure a été installée temporairement face à la tour Eiffel pour accueillir le défilé Yves Saint-Laurent.

Près de 15 mètres de haut pour 40 mètres de long. La structure installée sur les jardins du Trocadéro par la maison Yves Saint-Laurent pour son défilé de la Fashion Week est imposante. Et ce bloc, composé d'une structure métallique recouverte d'une bâche noire, est loin de faire l'unanimité.

Les associations de défense de l'environnement et du patrimoine, comme les touristes venus prendre des photos de la tour Eiffel, qui jouxte les jardins, ne la voient pas d'un très bon oeil.

"Installer un monstre pareil sur un site patrimonial de ce type, qui n'est pas fait pour ça, pose des problèmes parce qu'il faut réparer ce qui a été endommagé par les installations, qui peuvent ne pas durer si longtemps que ça", défend Christine Nedelec, présidente de SOS Paris et de France Nature Environnement Paris.

"Mais, en fait, si l'on compte la présence sur place ainsi que le montage et le démontage, ça fait un impact important sur le site", s'insurge-t-elle.

La ville rétribuée

L'entreprise de luxe avait déjà pris ses quartiers au même endroit l'an dernier, mais aussi en 2018 et en 2019. Cette récurrence de l'usage du patrimoine public parisien à des fins commerciales interpelle les associations qui veulent défendre le patrimoine.

L'installation a été mise en place le 22 février dernier. Le défilé aura lieu ce mardi. Les travaux pour enlever la structure vont commencer dès mercredi 1er mars et devraient durer 7 à 8 jours, selon les ouvriers du chantier. Le lieu devrait à nouveau être accessible pour les passants en fin de semaine prochaine.

"Une convention d'occupation de l'espace public à visée commerciale a été signée", indique la mairie de Paris, contactée par BFM Paris Île-de-France. La municipalité n'a pas indiqué le montant de cette rétribution, mais explique que "le prix est fixé en fonction de la surface utilisée, de la durée et de la "commercialité" du lieu".

Paul Guianvarc'h, Nicolas Dumas et Sarah Boumghar