Paris: des tags islamophobes sur les locaux d'une association turque

L'Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (ACORT) a dénoncé sur les réseaux sociaux ces "attaques" et a reçu de nombreux soutien de la part d'élus parisiens.

Les mots "Islam=mort" accompagnés d'une croix chrétienne, ont été tagués en lettres capitales sur les murs des locaux de l'Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (ACORT) ce lundi dans le 10e arrondissement de Paris. Des inscriptions islamophobes fustigées par l'association sur son compte Twitter.

"Nous dénonçons fermement ces attaques à l'encontre de notre association, laïque et démocratique qui lutte depuis 40 ans contre toutes les discriminations et les racismes et pour l'égalité des droits de tout.e.s:", écrit-elle dans un communiqué.

Et l'association de pointer du doigt "un climat où l'extrême droite et les ultranationalistes instrumentalisent l'horrible assassinat du professeur Samuel Paty pour stigmatiser une partie de la population". "L'ACORT plus que jamais s'engage à lutter contre les idéaux de l'extrême droite et des fondamentalistes islamistes qui partagent, au fond, les mêmes objectifs: nous fragmenter et nous diviser pour mettre en péril les valeurs fondamentales qui fondent notre société", ajoute-t-elle.

Un contexte diplomatique tendu

L'association a reçu de nombreux soutiens de la part d'élus de la capitale. L'adjoint à la maire de Paris en charge des Relations internationales, Arnaud Ngatcha a notamment dénoncé "la vandalisation des locaux de l'ACORT". "Le travail réalisé par cette association est essentiel pour aider à l'insertion et lutter contre toutes les formes de radicalisme", soutient l'élu.

L'adjoint écologiste David Belliard a également dénoncé ces tags et défendu l'association qui "depuis 40 ans (...) lutte contre les discriminations. La socialiste du 10e Alexandra Cordebard a quant à elle fait part de son "plein soutien". "Honte à ceux qui tentent de nous diviser et font le jeu des islamistes", a-t-elle écrit sur Twitter.

Ces tags s'inscrivent dans un contexte de tensions diplomatiques entre Emmanuel Macron et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan aussi bien sur les questions de l'islam en France que sur l'affrontement entre Azéris et Arméniens dans la province du Haut-Karabakh. Un conflit verbal, qui a notamment abouti ces dernières semaines à un appel du président turc au boycott des produits français.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions