Paris: des lycées toujours bloqués ce vendredi avant le second tour de la présidentielle

Des jeunes rassemblés devant le lycée Lamartine à Paris le 19 avril 2022 pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle. - Thomas COEX © 2019 AFP
Des lycéens se sont de nouveau mobilisés ce vendredi à Paris, à la veille des vacances scolaires, bloquant quelques établissements pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, après des mobilisations mardi et jeudi et dans le sillage du mouvement étudiant lancé la semaine dernière.
"On est là pour protester contre le second tour que la jeunesse n'a pas choisi, montrer qu'on est antifasciste et défendre l'écologie après le rapport du Giec", a expliqué Edgar, 16 ans, en Première au lycée Montaigne, situé dans le VIe arrondissement de Paris.
150 lycéens bloquaient l'entrée de l'établissement
Il a précisé que les élèves allaient "essayer de tenir le plus longtemps possible, mais là ça a l'air bien parti. Il n'y a pas de flics".
En milieu de matinée, plus de 150 lycéens bloquaient l'accès à l'établissement, juchés sur des poubelles entourées de barrières métalliques, dans une ambiance bon enfant, les voitures klaxonnant en passant devant, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des pancartes "Montaigne anti-fa", "ni Macron ni Le Pen", "Sorbonne partout" ou encore "no pasaran" étaient portées par les lycéens et des slogans tels que "siamo tutti antifascisti" ou "ah ah, anticapitaliste" étaient scandés.
Un lycée bloqué aux Lilas
Pour Phivos, 16 ans, "le second tour a été entièrement décidé par les adultes alors qu'il implique beaucoup les jeunes". "Sans les plus de 65 ans, il n'y aurait pas eu Marine Le Pen au second tour et l'écart aurait été rattrapé par Mélenchon", assure cet élève.
Plusieurs lycées ont été bloqués dans la capitale mardi, jeudi et vendredi. Selon le rectorat de l'académie de Paris, les lycées Montaigne, Sophie Germain et Colbert étaient bloqués vendredi matin et des lycéens filtraient les entrées au lycée Victor Duruy.
Aux Lilas en Seine-Saint-Denis, une cinquantaine de jeunes ont bloqué l'accès au lycée Paul Robert, certains juchés sur un amoncellement de poubelles, dans une ambiance bon enfant avec de la musique.
"Macron, Le Pen, les deux ne vont pas"
Sur les grilles de l'établissement, des pancartes étaient accrochées: "Ni Macron, ni Le Pen", "Nos rêves ne rentrent pas dans vos urnes", "C'est pas les sans-papiers, c'est pas les émigrés, c'est Le Pen qu'il faut virer", "Police partout, justice nulle part" ou encore "Siamo tutti antifascisti".
"Macron, Le Pen, les deux ne vont pas". "Le Pen, c'est un danger pour la laïcité. Macron, il est clairement élitiste, il réduit de plus en plus les droits pour la population et favorise les gens les plus aisés", a regretté Lila, 16 ans, élève en Première dans ce lycée aux portes de Paris.
Selon des élèves contactés par l'AFP, le lycée Lavoisier était également bloqué vendredi. Les vacances scolaires démarrent vendredi soir pour la dernière zone en France (pour les académies de Paris, Versailles, Créteil mais aussi Toulouse et Montpellier).