Paris: de nouvelles négociations ce vendredi pour tenter "d'amender" le projet de la Porte de Montreuil

Les écologistes ont présenté leur contre-projet pour la porte de Montreuil dans les colonnes du Parisien. - Nexity
Le projet de la Porte de Montreuil retourne sur la table des négociations. Trois "ateliers" sont organisés à partir de ce vendredi, puis les 31 mars et le 7 avril. Tous les conseillers du 20e arrondissement sont conviés à participer à ses échanges.
"La réunion sur la Porte de Montreuil permet une approche différente", explique Emmanuel Grégoire, le premier adjoint (PS) d'Anne Hidalgo à BFM Paris-Île-de-France. "Mais le souhait reste de partager et de trouver une copie commune avec les exigences de chacun" afin de "concilier et libérer" les blocages.
Ces ateliers sont "une voie proposée" pour "remettre autour de la table tous les élus pour amender le projet", abonde Éric Pliez, le maire du 20e arrondissement de Paris.
Un projet qui s'éternise
Le projet a été voté en 2019 sous la précédente mandature de Frédérique Calandra lorsqu’Éric Pliez n'était pas encore maire de l'arrondissement. Mais pour lui, c’est son "boulot de porter" ce projet qui n'avait fait l’objet d’"aucun débat pendant la constitution des listes" en 2020.
"Je veux tenir mes engagements en termes de calendrier", rappelle Éric Pliez. "Si on dépasse décembre, ce sera difficile de commercer le projet avant la fin de la mandature". Et prévient que si la discussion n'aboutit pas: "je déposerai le projet s'il n'y a pas d'avancée".
Pour le maire du 20e arrondissement, il y a plusieurs solutions à mettre en place. "Une solution pour que tous les puciers continuent à exercer", explique Éric Pliez.
La Porte de Montreuil qui ressemble à un "No man's land" doit "permettre de se réunir et de sortir des mésusages actuels" avec un "espace plein" central. "Ça permettra d'éviter la pollution et les bagnoles". Et souligne qu'"il est possible d'améliorer la proposition".
"Les gens en ont marre
Jacques Baudrier, l’adjoint communiste aux Travaux d’Anne Hidalgo, abonde. Soit le projet se fait tel quel "sans nouveau vote et sans rien changer, soit la définition des évolutions pour rassembler une majorité". L’adjoint plaide pour avancer rapidement sur le dossier. "Les gens en ont marre. Les polémiques ne les amusent pas du tout. Il faut qu’un consensus se dégage".
Et pour cause, les tous premiers projets sur la Porte de Montreuil datent du début des années 2000. Depuis, les habitants attendent le changement. Cette porte est un immense rond-point inhospitalier qui enjambe le périphérique.
Pour le groupe écologiste, cette main tendue est bien accueillie alors que les élus s'opposent au projet actuel depuis quelques mois. Plusieurs points les fâchent, alors qu'ils ont présenté un contre-projet: la construction d'un immeuble-pont au-dessus du périphérique, la couverture du rond-point, et la construction d'immeubles pour abriter les puces à la lisière de Montreuil.
"On ne va pas rentrer dans la discussion avec un non catégorique" tout en rappelant les oppositions. "Il ne faut pas faire la couverture du périphérique. Et l'équation reste la même pour les puciers, et pour sauver des arbres".
"Bien sûr que l'immeuble-pont est en débat", tranche Éric Pliez. "Mais il protège et structure l'ensemble de la porte pour ne pas être un 'No man's land'. Le projet de Nexity va ramener de l'activité dans ce quartier. On est ouvert à la discussion et à remettre Nexity autour de la table pour revoir le projet".
"L’immeuble-pont a un impact financier quasi-nul"
Jacques Baudrier connaît l’opposition des écologistes sur l’immeuble-pont, annoncé pourtant comme réversible par le promoteur, et se dit prêt à un compromis. "Ça nous pose aucun problème de l’enlever", explique-t-il.
Selon lui, l’abandon de l’immeuble-pont, dont la construction sera à 100 % avec des superstructures en bois ou en pierre comme l’indiquait Nexity dans un communiqué de presse en 2019, n’aurait pas de conséquence majeure sur le projet.
"L’immeuble-pont a un impact financier quasi-nul, complète Jacques Baudrier. La charge foncière est marginale." Et de rajouter qu’il existe "tout un tas de curseurs" qui peuvent être actionné.
"On peut aller plus loin pour qu’il y ait plus de végétalisation." Mais, quoiqu’il arrive, le projet "ne peut pas complétement être déshabiller. Il faut construire un peu."
Ce projet d’un coût estimé à 100 millions d’euros, est financé à hauteur de 69 millions d’euros par la ville. Un budget qui pourrait être à nouveau abondé. "Il est possible d’augmenter la part d’argent public", explique Jacques Baudrier.
Quant à l’hypothèse de la dalle sur le périphérique, cela "enlèverait des marges de liberté par son coût financier et écologique". Puisque les élus écologistes souhaitent, comme l'exécutif, transformer le périphérique en boulevard urbain. Dans un premier temps, cela consisterait à réduire la vitesse à 50 km/h, réduire le nombre de voies à une seule circulable. "Ce serait comme sur les Maréchaux". Mais les écologistes dénoncent le "manque de planification".