Paris: ce que l'on sait de la mort d'un adolescent poignardé après une tentative de vol de son portable

Un adolescent de 14 ans est mort ce samedi 25 janvier après avoir été agressé à la sortie d'un entraînement de football, dans le 14e arrondissement de Paris vendredi, a appris BFMTV par le parquet de Parisien, confirmant des informations d'Actu Paris.
Deux suspects, tous deux mineurs, ont été placés en garde à vue. Ils sont accusés d'avoir agressé la victime après avoir tenté de lui voler son portable.
· Un vol de téléphone à l'origine du coup
Les faits se sont déroulés à proximité du centre sportif Jules Noël, aux alentours de 20h. L'adolescent, menacés par les deux suspects, a d'abord refusé de donner son téléphone portable avant de recevoir un violent coup de couteau à l'épaule.
Des gestes de premiers secours ont été portés par un ami de la victime. Selon le maire du 6e arrondissement de Paris, Jean-Pierre Lecoq, l'ami de la victime "a été aussi agressé manifestement", indique-t-il sur BFMTV. La victime a ensuite été prise en charge par les secours en état d'urgence absolue. Sa mort a été constatée ce samedi aux alentours de midi.
· Deux mineurs interpellés
Les deux suspects sont nés en mai 2007 et en août 2008. Ils sont tous deux connus de la justice. L'un avait fait l’objet d’une mesure éducative judiciaire en décembre 2023 pour des faits de vols et extorsion.
Les deux mineurs avaient par ailleurs été déférés le 30 octobre 2024 pour des faits de vol commis avec violence et avaient interdiction rentrer en contact l'un avec l'autre. Ils ont rapidement été identifiés et interpellés après les faits ce vendredi 24 janvier.
· Un climat "d'insécurité" décrit par une habitante
"Jusqu'a quand... Y aura-t-il des mesures qui seront prises", s'interoge une mère de famille habitant dans le 14e arrondissement au micro de BFMTV. "Ce n'est plus possible d'ôter la vie à un enfant juste pour un téléphone. Ce n'est pas possible qu'en 2025 on soit encore dans cette insécurité."
Selon la maire du 14e arrondissement, Carine Petit, "tous les moyens" étaient pourtant "mis en place" pour éviter ce drame. L'élue écologiste indique que des "signaux d'alerte" ont été émis "il y a un an" lorsqu'un "petit groupe de jeunes rentrait dans le centre sportif et menaçait ou agressait de manière plus ou moins grave ceux qui vennaient au stade pour de bonnes raisons".
· La victime était scolarisée dans le 6e arrondissement
La victime était licencié au club de la Jeunesse sportive et culturelle Pitray Olier (PO), basé dans le quartier de Saint-Sulpice à Paris. Le PO a témoigné de son "immense douleur" à la suite de cette "épouvantable agression", dans un communiqué publié ce samedi.
Il était scolarisé dans le 6e arrondissement au collège Montaigne, a indiqué le maire de l'arrondissement Jean-Pierre Lecoq, dans un communiqué. L'édile annonce qu'une cellule de soutien va être mis en place cet après-midi au club et ce lundi au sein du collège.
· Une enquête ouverte
"Il faudra faire toute la lumière sur ce drame et apporter une réponse judiciaire à la hauteur de ce cet acte ignoble", a ajouté Jean-Pierre Lecoq.
Une enquête a été ouverte pour extorsion suivie de mort, crime faisant encourir la réclusion à perpétuité. Le troisième district de police judiciaire a été saisi.
· De multiples réactions politiques
Le ministre de l'Intérieur a exprimé être "horrifié par cette violence gratuite", et cible en particulier "un profond sentiment d'impunité" et "une culture de l'excuse", dans un post partagé sur X.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a de son côté fait part de son "immense émotion face à ce drame effroyable". Invitée sur le plateau de BFMTV, la maire du 14e arrondissement, Carine Petit a déclaré être "transpercée, traversée par la sidération, la très grande douleur". Ajoutant: "C'est totalement traumatisant qu'aujourd'hui on entre dans son stade préféré et on y rencontre la mort."
La sénatrice Marie-Claire Carrere-Gee a apporté ses "pensées infiniment attristées et révoltées" aux parents de la victime, "aux enfants et éducateurs du club" ainsi qu'aux élèves et à la "communauté éducative" du lycée Montaigne. "Atroce. Insupportable. Les coupables doivent être sévèrement punis", a réagi la sénatrice Agnes Evren.