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Paris Île-de-France

Paris: à quoi s'attendre face à la grève des employés de la Tour Eiffel qui débute ce lundi?

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Un préavis de grève des salariés de la Tour Eiffel a été déposé pour dénoncer la mauvaise gestion financière du monument. L'ouverture du site risque d'être "perturbée" dès ce lundi 19 février et sur plusieurs jours.

Il n'y aura probablement pas de visite de la Tour Eiffel ce lundi 19 février pour les touristes en séjour à Paris. Un préavis de grève mobilisant les salariés de la SETE, la société d'exploitation de la Tour Eiffel, entre en vigueur et devrait provoquer la fermeture du monument.

"Embêtés", mais compréhensifs

Une assemblée générale de l'intersyndicale CGT-FO doit se tenir ce lundi matin, à compter de 9 heures, afin d'entériner définitivement le début de la grève. Sur son site, la société gestionnaire de la dame de fer annonce d'ores et déjà une "ouverture perturbée", et invite les visiteurs du site à "décaler" leur visite.

L'appel à la grève est d'ailleurs reconductible, et menace donc d'avoir des répercussions sur les visites du monument au cours des prochains jours, le tout en pleine période de vacances scolaires.

Les premières victimes de cette grève sont inévitablement les touristes venus rendre visite à la dame de fer.

"Quand on ne vient que deux ou trois jours, on garde un jour pour faire la Tour Eiffel… donc si c'est fermé on est embêté, on ne peut pas forcément revenir rapidement donc forcément c'est embêtant", regrette un homme croisé aux abords du site.

D'autres restent toutefois plus philosophiques en rappelant que l'on peut toujours "la voir sans forcément monter". Un autre vacancier, parapluie en main, se réjouit d'ailleurs d'avoir "déjà réussi à venir car il y avait la grève SNCF", tandis que certains soutiennent même le mouvement de contestation.

L'homme qui a sauté de la Tour Eiffel
L'homme qui a sauté de la Tour Eiffel
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Tous ceux qui avaient acheté un billet pour visiter la Tour Eiffel ce lundi 19 février pourront être remboursés.

"Une redevance qui n'ampute pas sur la masse salariale"

Les salariés en grève demandent notamment une amélioration de la gestion financière de l'édifice pensé par Gustave Eiffel et construit sur le Champ-de-Mars en 1887 et 1889.

"On demande un plan tenable, cohérent pour l'avenir financier et économique de la tour. Cela veut dire une redevance qui n'ampute pas sur la masse salariale, qui permet quand même de moderniser les ascenseurs, de maintenir les projets de travaux et de peinture", explique à BFM Paris Île-de-France Anne-Sophie Gomes Da Silva, membre du bureau syndical CGT tour Eiffel.

Selon les syndicats, qui demandent "tout simplement de continuer à maintenir la Tour Eiffel en vie", un déséquilibre financier menace la santé économique du monument. Ces mêmes griefs avaient déjà provoqué un mouvement de grève en fin d'année 2023.

La société d'exploitation verse une redevance à la mairie de Paris, d'une somme de 16 millions d'euros en 2024, et dont le montant menace de monter en flèche au cours des années à venir d'après le groupe d'opposition municipale Changer Paris.

Les syndicats espèrent la renégociation de cette redevance, ainsi qu'un changement du modèle économique de cette délégation de service public. Si le conflit s'éternise, l'intersyndicale ne se refuse pas à l'idée d'une grève pendant les Jeux olympiques.

Naoufel El Khaouafi avec Alexis Lalemant