Paris: 17 personnalités réfléchissent à un "projet consensuel" pour l'avenir de la place de la Concorde

La place de la Concorde à Paris en novembre 2023. - MIGUEL MEDINA / AFP
Elle se prononcera sur le nouveau visage de la place de la Concorde après les Jeux olympiques de Paris. Ce mercredi 3 avril, une première réunion de la commission dédiée à ce lieu emblématique s'est déroulée au théâtre de la Concorde. Cette commission est présidée par un ancien ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon.
"Nous aider à réfléchir"
"Je suis très heureuse d'ouvrir ce travail sur la place de la Concorde", a expliqué Anne Hidalgo lors d'un point presse avant la réunion. Une place à "entretenir, et pourquoi pas la transformer, mais nous devons le faire avec délicatesse et le sens de l'intérêt", a précisé la maire socialiste au micro de BFM Paris Île-de-France.
Le futur projet s’étendra sur une surface de 7,7 hectares comprenant l’ensemble de la place de la Concorde, de la Seine à l’Hôtel de la Marine, et des jardins des Champs-Élysées aux jardins des Tuileries.
Anne Hidalgo a fixé plusieurs objectifs à la commission sans qu'il y ait "d'idée particulière sur comment et à quoi on va aboutir". "Ce sera le résultat d'un grand jus de crâne" des 17 participants. "Ils vont nous aider à réfléchir et porter un projet qui, je l'espère, sera le plus consensuel possible", a prévenu la maire pour éviter toute critique.

Parmi les objectifs, la mobilité sera repensée avec plus d'espaces offerts aux piétons et aux cyclistes. Paris souhaite pérenniser la réduction des voies réservées aux automobiles qui est expérimentée depuis septembre et la tenue de la coupe du monde de rugby. Ces changements auraient permis, selon une étude de la ville, de fluidifier le trafic.
"C'est quelque chose de déjà posé et sur lequel, il n'y a pas de difficultés. La préfecture de police considère que ça améliore la fluidité de la circulation", a indiqué Anne Hidalgo au micro de BFM Paris Île-de-France. "C'est une évolution des grandes places, qui ne sont pas des ronds-points mais des places et qui doivent permettre la déambulation", a poursuivi la maire qui veut "anticiper" et ne pas à avoir se poser la question à la fin des JO.
Stéphane Bern dans la commission
Il s'agit aussi d'adapter la place au réchauffement climatique qui est aujourd'hui un îlot de chaleur l’été. La ville veut trouver un moyen de végétaliser davantage le lieu. "Lorsqu'un lieu s'appelle la place de la Concorde, c'est vraiment la concorde que nous allons rechercher malgré la diversité des opinions qui peuvent s'appliquer sur comment en améliorer la situation", espère Jean-Jacques Aillagon, président de la commission.
Pour cet impératif de conserver le caractère historique et patrimonial du lieu, Anne Hidalgo a aussi fait appel au "Monsieur Patrimoine" qu'est Stéphane Bern pour faire partie de la commission. "Je salue la volonté de la maire de Paris d'être animée par un esprit de concorde et de consensus pour essayer de trouver tous ensemble comment on peut améliorer les choses en respectant le patrimoine", fait savoir l'animateur.
"Et en faisant face aux nouvelles exigences, avec la transition écologique d'un côté et le fait de passer d'une partie très végétale, qui est le jardin des Tuileries à une partie très minérale. Garder la symétrie, la beauté de cette place. On est tous animé par le même désir de bien faire, de servir la collectivité", a ajouté Stéphane Bern au micro de BFM Paris Île-de-France.
"On mettra tous les moyens qu'il faut sur cette place historique", prévient Anne Hidalgo. La commission, qui se réunira quatre fois jusqu'en juin, doit faire une première restitution avant le 15 juin prochain à la ville de Paris. Si besoin, une consultation d'architectes pourrait avoir lieu avant la fin de l'année par la commission. "On est prêt", ajoute Stéphane Bern.
Parmi les 17 membres de la commission, figurent également Audrey Azoulay, ancienne ministre de la Culture et actuelle directrice générale de l'ONU pour l'éducation, la science et la culture, François Gemenne, chercheur et coauteur du 6e rapport du Giec ou encore l'historien Patrick Boucheron. Les Parisiens sont aussi invités à participer à la concertation sur le site de la ville.