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Paris Île-de-France

Pantin: une chaîne humaine pour réclamer le remplacement des enseignants absents

Photo d'illustration

Photo d'illustration - Jeff Pachoud - AFP

Deux cents personnes ont formé une chaîne humaine samedi à Pantin pour protester contre l'insuffisance de remplacement des enseignants.

Plus de deux cents enfants et parents d'élèves ont exprimé leur ras-le-bol face à l'insuffisance de remplacement des enseignants en formant samedi une chaîne humaine le long du canal de l'Ourcq à Pantin (Seine-Saint-Denis), a constaté une journaliste de l'AFP.

"Jusqu'à présent, un quart de l'année les enfants ne sont pas en classe", explique Krys Adrien, mère d'une fille scolarisée en CE2 et d'un garçon en moyenne section de maternelle. "On met en danger l'avenir des enfants", déplore-t-elle, en évoquant des "fondamentaux dans l'apprentissage" ratés et "qu'on ne retrouve pas après".

D'après les calculs des parents d'élèves, les écoliers et collégiens perdent 100 heures par an de cours, soit plus de 10% du temps scolaire, détaille Jamal Najim, statisticien et représentant de parents d'élèves depuis huit ans au collège Lavoisier de Pantin.

"Un problème structurel depuis le début des années 2000"

Manque de personnels, démissions des contractuels... "Je sais déjà que d'ici au mois de mars, je n'aurai pas de remplaçants", rapporte Thomas Bobillot, directeur d'une école élémentaire pantinoise, dans la banlieue nord-est de Paris. "Il y a une fatigue générale, que ce soit les parents, les enseignants ou la direction", ajoute-t-il, relatant la détresse grandissante des parents au gré des fermetures de classe.

Parents et enseignants ont formé une chaîne humaine au milieu des trottinettes et des tenues colorées des bambins. "Et ils sont où ? Et ils sont où ? les remplaçants", "Education nationale en Seine-Saint-Denis. Mépris des classes ça suffit", était-il écrit sur les pancartes portées par des enfants.

"C'est un problème structurel depuis le début des années 2000", "aggravé" par la pandémie de Covid-19, tance Alixe Rivière, co-présidente de la Fédération des parents d'élèves (FCPE) de Seine-Saint-Denis.

Des recours déposés

Une trentaine de recours ont par ailleurs été déposés auprès du tribunal administratif de Montreuil. Les parents espèrent obtenir la condamnation de l'Etat, qui commet selon eux une faute en manquant à son obligation d'assurer l'éducation des élèves.

"Les enseignants dans leur écrasante majorité sont compétents et investis. On fait peser sur leurs épaules les manquements de l'administration", estime Thomas Nicolas, parent d'élève investi à la FCPE, résolu à "ne pas lâcher jusqu'à ce qu'il se passe un truc".

E.R avec AFP