"On peut mourir en sortant du foot": vive émotion dans le 14e arrondissement de Paris après la mort d'Élias

"Repose en paix Élias." Des fleurs et quelques mots ont été déposés par les habitants du 14e arrondissement de Paris devant le centre sportif Jules-Noël, entre le boulevard Brune et le périphérique. C'est en sortant de son entraînement de football qu'Élias, 14 ans, a été mortellement poignardé vendredi 24 janvier.
Trois jours après le drame, des habitants confient leur émotion. Un homme qui a toujours vécu à proximité des lieux de l'agression dit ne plus reconnaître son quartier.
À l'origine, c'est "une sorte d'endroit où je dirais qu'il y a une sorte de bonhomie villageoise", décrit-il. "C'est une affaire absolument inimaginable. J'ai l'impression de ne plus vivre dans le monde dans lequel j'ai grandi."
D'autres habitants confient leurs inquiétudes et indiquent qu'ils vont changer leur comportement. "Maintenant, on va redoubler d'attention quand on va se balader le soir, quand on rentre du sport", témoigne une riveraine.
Un autre ajoute: "C'est super triste d'imaginer que, comme ça, à 14 ans, on peut mourir en sortant du foot. C'est le stade Jules-Noël, où j'allais faire de l'athlétisme quand j'étais petit".
Un quartier "laissé à la dérive"
De leur côté, les élus déplorent un quartier totalement abandonné. "C'est au sud de l'arrondissement, en bordure du périphérique. Des quartiers où il y a 90% de logements sociaux, pas de vie économique et sociale et pas de restaurants ouverts le soir. Ce sont des quartiers qu'on a laissés à la dérive", indique Marie-Claire Carrère-Gée, ancienne ministre, sénatrice de Paris et conseillère de la capitale.
Contactée, la mairie du 14e arrondissement indique vouloir travailler avec les acteurs locaux et les familles pour retrouver l'apaisement dans ce quartier.
Deux adolescents, suspectés d'avoir poignardé mortellement Élias, ont été interpellés et placés en garde à vue. Ils seront transférés au tribunal et présentés à un juge dans la journée de ce lundi 27 janvier.