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Paris Île-de-France

"On me regarde comme un extraterrestre": Ali, le dernier vendeur de journaux à la criée de Paris

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A 72 ans, Ali Akbar parcourt les rues du quartier latin pour vendre la presse. Après cinquante ans de métier, il est devenu un incontournable de Saint-Germain-des-Prés, même si la vente de journaux se fait de plus en plus difficile.

Sa voix est bien connue des habitants de Saint-Germain-des-Prés. Ali Akbar est le dernier vendeur de journaux à la criée de Paris. A 72 ans, il parcourt les rues de Paris pour distribuer la presse dans le quartier latin.

Depuis 56 ans, son circuit est calculé. A pied ou à vélo, il marche plusieurs kilomètres, passe par les restaurants et les cafés pour proposer sa presse aux clients. "On me prend pour un extraterrestre, a confié le vendeur, avec qui BFMTV a passé une journée. Je suis tout seul [à faire ça] (...) parce que ça n'existe plus".

D'origine pakistanaise, Ali Akbar est arrivé en France à l'âge de 20 ans pour "aider sa famille." Cet enfant déscolarisé et "perdu" rêve de faire construire une maison pour sa mère. A l'époque, il ne parle pas un seul mot de français mais commence à travailler auprès de plusieurs canards: Charlie Hebdo, Liberation...

Aujourd'hui, Ali Akbar gagne sa vie, même si la presse se vend de moins en moins bien. "La vente de journaux c'est très très compliqué. Heureusement qu'il y a des gens sympathiques, des gens qui m'aiment et qui m'aident" reconnaît le vendeur, très apprécié dans le quartier. S'il touche déjà une pension de retraite, il reste attaché à son travail qu'il entend "continuer" par tous les moyens.

Pierluca Leandri avec Perla Msika