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Paris Île-de-France

Nanterre: un ex-agent pénitentiaire condamné pour violences sur un détenu et un collègue

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION). - Thomas SAMSON / AFP

Un ancien surveillant pénitentiaire de la maison d'arrêt des Hauts-de-Seine a été condamné ce mercredi 22 mai à deux ans de prison avec sursis pour des violences commises sur un détenu et un collègue.

Le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné ce mardi 21 mai à deux ans de prison avec sursis un ancien surveillant pénitentiaire de la maison d'arrêt des Hauts-de-Seine pour des violences commises sur un détenu et un collègue.

Cet homme de 23 ans a également été interdit de détenir ou de porter une arme pendant cinq ans et d'exercer le métier d'agent pénitentiaire à titre définitif.

Jugé dans deux affaires

Il était jugé dans deux affaires: dans la première, il était soupçonné d'avoir, en avril 2023, blessé au visage, au cou, au dos et aux jambes un homme incarcéré alors que celui-ci souhaitait sortir du local de douche.

Le détenu avait été retrouvé au sol, quasi-inconscient. La scène s'étant déroulée à l'intérieur de la douche, elle n'avait pas été capturée par les caméras de vidéosurveillance.

Face au tribunal, l'ex-surveillant a contesté avoir frappé le détenu, soutenant que ce dernier avait glissé sur le carrelage, et affirmé avoir ensuite fait usage de "la force strictement nécessaire".

Le prévenu a plaidé la légitime défense

Dans le deuxième dossier, l'ex-surveillant était jugé pour avoir porté des coups-de-poing, en juillet 2023, à son ancien collègue et colocataire qu'il suspectait d'avoir aspergé d'insecticide sa console de jeu vidéo.

Accompagné de deux autres surveillants, il avait abordé son collègue sur le parking de la maison d'arrêt. Ce dernier, disant s'être senti en danger, lui avait asséné un coup de tête - pour lequel il a été sanctionné d'une contravention - avant d'être lui-même agressé.

Dans l'altercation, l'ancien colocataire s'est blessé au genou et s'est vu délivrer 10 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Présent à l'audience, il a affirmé ne plus pouvoir occuper de poste mobile à cause de sa blessure.

Vêtu d'une chemise à pois et d'un pantalon noir, la barbe courte, le prévenu a plaidé la légitime défense.

Sa formation d'élève gendarme suspendue

Renvoyé par l'administration pénitentiaire après le second incident, l'ex-surveillant a entamé une formation d'élève gendarme, suspendue en raison des poursuites qui le visent.

"Ce surveillant a perdu la confiance publique (...) et il a perdu une partie de son honneur d'homme" en s'en prenant à un détenu, a asséné la procureure en requérant contre lui deux ans d'emprisonnement.

Pour sa défense, Me Gabriel Versini-Bullara, a mis en avant "sa jeunesse, son manque de professionnalisme au travers d'une formation continue qui n'est pas sereine, pérenne et formatée pour les jeunes surveillants".

S. B. avec AFP