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Paris Île-de-France

Moins de 4000 terrasses estivales à Paris cette année? L'UMIH remontée contre la mairie

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Seules 3000 à 4000 autorisations de terrasses estivales auraient été délivrées cette année, selon un recensement de l’UMIH. Le syndicat des professionnels du secteur pousse un coup de gueule sur notre antenne.

Les beaux jours sont là et les Parisiens se pressent en terrasse pour trouver une place en terrasse. Bonne nouvelle pour ces derniers, les terrasses estivales, créées après le premier confinement au printemps 2020, reviennent cette année, mais avec un nouveau règlement, plus strict.

Ainsi, ces terrasses saisonnières vont pouvoir faire leur retour dès ce vendredi 1er avril. Pour en profiter, les restaurateurs ont dû déposer une demande en mairie centrale. Comme les années précédentes, les terrasses estivales ne pourront plus accueillir de clients passé 22 heures et devront respecter une charte d'esthétique.

Plus question de gratuité, pour pouvoir installer leur terrasse, les établissements doivent payer un loyer en fonction du prix au m2 et de l'attractivité du quartier. Des critères esthétiques sont aussi imposés (interdiction des bâches et d'utilisation de bois de palettes).

Trois fois moins de terrasses estivales qu'en 2021

Mais à quatre jours du lancement officiel de l'opération, seules 3000 à 4000 terrasses estivales auraient obtenu leur autorisation pour s’installer dès ce vendredi dans la capitale, soit trois fois moins que les 12.000 en place l'an dernier, selon les chiffres de l'UMIH Paris-Ile-de-France.

"Où vont aller les Parisiens" s'interroge Frank Delvau, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie d'Ile-de-France, sur l'antenne de BFM Paris Ile-de-France.

Le chiffre officiel n’a pas encore été communiqué par la mairie de Paris mais devrait l’être très prochainement. "Il y aura beaucoup moins de terrasses", assure cependant le président de l'UMIH IDF. "C'est vraiment dommage parce que tout ça est parti d'une bonne idée: les terrasses éphémères puis les terrasses estivales".

"Aujourd'hui on se rend compte qu'on veut mettre des "sur-lois", des règlements contraignants (...) alors que ça plait aux Parisiens et aux touristes. Où vont aller ces personnes? Ils vont aller sur les quais, aux Tuileries", fustige Frank Delvau.

Des abus constatés

Si le règlement est plus strict désormais, c'est que lors des dernières éditions, des abus ont été constatés. "On est tout à fait au courant des abus et on ne les défend pas (...) mais ce n'est pas à nous, syndicats, de les faire fermer. Il y a l'autorité, il y a la police", estime le président.

"Ce n'est pas normal de pénaliser autant d'établissements, pour une frange de personnes qui ne respectent pas", juge ce dernier.

Pour éviter les nuisances, des contrôles seront renforcées par la nouvelle police municipale parisienne.

Autre point de crispation, il est interdit de poser sa terrasse sur une place de livraison, ce que regrette Frank Delvau. "C'est une inégalité de traitement. Vous allez avoir dans une même rue, un café qui va avoir une terrasse et l'autre qui n'en a pas. ça joue sur la valeur du fonds de commerce".

Frank Delvau explique que le syndicat avait "un accord tacite avec la mairie centrale pour déplacer les places de livraison, aux frais du restaurateur". Mais les mairies d'arrondissement "refusent ces déplacements".

Le président de l'UMIH est particulièrement remonté contre Ariel Weil, le maire de Paris Centre. Ce dernier a mis en place une "sur charte". Dans le quartier de Montorgueil et Saint-Denis, un règlement encore plus restrictif d'installation des terrasses a été adopté. Aucune terrasse ne pourra ainsi être installée sur la chaussée.

L'élu justifie son action au nom de l’ordre public et pour éviter de gêner la circulation dans ces rues étroites avec une "très forte densité de bars et restaurants, la plupart disposant de terrasses".

Un rendez-vous avec la mairie

Le président du syndicat espère pouvoir discuter avec la mairie de Paris pour trouver un compromis. "Imaginez le restaurateur qui a investi depuis deux ans dans une terrasse et cette année on lui dit "non tu ne peux pas la mettre". Et celui dont le dossier n'est toujours pas traité, à quel moment il va investir dans sa terrasse?".

Les syndicats du secteur ont un entretien prévu avec Olivia Polski, l’adjointe en charge du commerce de la mairie de Paris ce lundi. L'UMIH demande à pouvoir réexaminer les dossiers refusés.

Alicia Foricher