Meurtre de Philippine: un enquêteur ayant travaillé sur l'affaire du viol commis par le suspect en 2019 témoigne

Un enquêteur qui a travaillé sur l'affaire du viol commis en 2019 par l'homme, soupçonné d'avoir tué Philippine, témoigne auprès de BFMTV. Il se souvient du courage de la victime, alors âgée de 23 ans.

L'homme interpellé à Genève ce mardi 24 septembre, soupçonné d'avoir tué Philippine au bois de Boulogne à Paris, avait déjà été condamné pour un viol commis sur une étudiante de 23 ans, en 2019. Un enquêteur qui a travaillé sur cette affaire raconte à BFMTV avoir été marqué par le courage de la victime.

"Elle a eu un immense courage", se souvient-il auprès de BFMTV.

"Elle", c’est la première victime de Taha O.. Cet enquêteur assure qu’à l’époque, toute la sécurité départementale du Val-d’Oise avait été impressionnée par le "sang-froid, la résistance et la lucidité" de la victime, une étudiante de 23 ans.

"Un regard de type dangereux"

En cette fin d’été 2019, la jeune femme marche sur un sentier forestier de Taverny dans le Val-d’Oise, quand Taha.O l’attrape et la viole. L’enquêteur se souvient que la jeune femme lui avait décrit l’agresseur comme "ayant un regard de type dangereux". La jeune femme s’était alors dit: "je vais mourir".

Mais l’étudiante a décidé de faire face, "elle a eu peur, mais elle s’est ressaisie". Elle a "géré sa sortie", comme le raconte le policier dans son langage. Elle tempère psychologiquement son agresseur et crée de l’affect.

"Sans affect, il l'aurait sûrement tué comme Philippine", croit savoir le policier.

Résultat, l'homme la laisse repartir. "Elle a sauvé sa peau", dit l’enquêteur, dont la voix montre l’émotion et le respect qu'il porte encore pour cette femme. D'autant plus que cette dernière ne s'est pas arrêtée là. "Elle a même réussi à obtenir des informations qui nous ont aidées à l’identifier", se souvient l’enquêteur.

Grâce à son courage et au travail des policiers, le suspect mineur sera arrêté quelques jours plus tard et immédiatement placé en détention provisoire. Il a été condamné en octobre 2021 à sept ans de prison. Placé en détention provisoire dès le 5 septembre 2019, il est sorti de prison le 20 juin 2024, après avoir exécuté cinq ans de sa peine.

Ce mardi 24 septembre, au lendemain de l'arrestation de ce jeune homme de 22 ans suspecté d'avoir tué Philippine, une information judiciaire a été ouverte des chefs notamment de meurtre précédé, accompagné ou suivi d'un autre crime, viol, vol et escroquerie, le tout en état de récidive légale.

Maxime Brandstaetter