Menaces de mort au consulat d'Iran à Paris: le suspect jugé en comparution immédiate ce lundi

Des militaires en patrouille à proximité du consulat d'Iran à Paris, le 19 avril 2024 - Miguel MEDINA © 2019 AFP
Le parquet de Paris a mis fin dimanche 21 avril après-midi à la garde à vue de l'homme accusé d'avoir pénétré vendredi dans le consulat d'Iran à Paris en portant des explosifs factices qu'il présentait comme vrais, en vue de sa présentation en comparution immédiate ce lundi à 13h30.
La police avait été appelée vendredi vers 13h25 pour un homme entré au sein du consulat de la République islamique d’Iran, situé rue Fresnel, dans le 16e arrondissement de Paris. Il affirmait porter des explosifs mais ceux-ci se sont révélés factices. Les policiers de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) en faction à proximité ont été alertés par un personnel qui sortait du consulat au même moment.
L’expertise psychiatrique réalisée au cours de la garde à vue n’a pas relevé de trouble du discernement.
Pas de trouble du discernement
Cinq témoins ont été entendus. Tous ont affirmé que le mis en cause était entré au sein du consulat, puis avait fait tomber des drapeaux de la République islamique, en prononçant un discours d’opposition en gardant son calme. Selon une source policière à BFMTV, l'homme a prétexté vouloir refaire son passeport.
Il avait évoqué l’exécution récente de deux de ses proches en disant "Mes compatriotes, n'ayez pas peur. Il y a deux jours, ils ont pendu mes proches". La veille des faits, il dit avoir appris dans un média iranien la mort par pendaison d'un cousin et d'une cousine. L'homme a aussi déclaré lutter pour la condition féminine en Iran.
Après avoir évoqué ses proches face aux autres personnes présentes dans le consulat, l'homme a expliqué être à bout et vouloir mourir, demandant aux civils de s’éloigner, et souhaitant que les médias soient informés. Une personne présente l’avait convaincu de retirer son gilet.
L’intervention des négociateurs de la BRI a permis l’interpellation du mis en cause, qui est sorti de lui-même du bâtiment sans le gilet. Un personnel du consulat a ensuite apporté celui-ci, équipé de sept fausses grenades. Le consulat a refusé l’intervention de la police en son périmètre.
Refus d'une demande d'inscription à un stand de tir
Dans la voiture du suspect, trois drapeaux (Israël, Ukraine et l'ancien drapeau de l'Iran à l'effigie du Shah) ont été découverts ainsi qu'une cible impactée d'une vingtaine de projectiles. L'homme indiqué qu'il s'en servait lors de manifestations contre le régime iranien et placer sur cette cible le visage de l'ayatollah Khomeiny, guide suprême de la révolution islamique en Iran en 1979. Chez lui, deux pistolets airsoft et un testament ont été retrouvés par la police.
Il s'était inscrit dans un club de tir dans l'Essonne, fin mars, mais l'accès lui a été refusé car il n'a pas rempli toutes les obligations légales pour pouvoir y accéder.
Le matin même de son action au consulat, il a confectionné sa ceinture puis s'est rendu dans ce qu'il désigne sous le vocable de "centre terroriste", à savoir le consulat. Il dit avoir acheté les fausses grenades sur un site internet, il y a un mois. Sa décision de passer à l'action date de jeudi soir après la diffusion d'une émission sur l'Iran dans Envoyé Spécial.
En 2023, l'homme avait également été condamné à huit mois de sursis probatoire après avoir mis le feu à des pneus devant le consulat d'Iran à Paris.