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Mantes-la-Jolie: un mineur interpellé après le tir d'un engin pyrotechnique dans un lycée

Lycée Rostand à Mantes-la-Jolie

Lycée Rostand à Mantes-la-Jolie - BFM Paris

Le jeune de 17 ans avait été récemment exclu du lycée Rostand de Mantes-la-Jolie.

Un élève récemment exclu d'un lycée de Mantes-la-Jolie (Yvelines) a été interpellé mercredi, au lendemain du tir d'un mortier d'artifice en direction de la principale adjointe de l'établissement alors qu'elle laissait rentrer les premiers élèves dans la cour, a indiqué le parquet de Versailles.

"Je confirme l'interpellation (d'un) jeune, mineur de 17 ans, récemment exclu du lycée", a indiqué le parquet. Le maire de Mantes-la-Jolie Raphaël Cognet (LR) avait dévoilé auparavant cette information.

Les chefs d'enquêtes retenus sont "violences avec usage d'une arme sur personne chargée de mission de service public, intrusion dans un établissement scolaire et mise en danger d'autrui", a précisé le parquet.

Un élève légèrement blessé

Selon les premiers éléments, le tir a eu lieu au moment où les élèves rentraient en cours mardi. Un jeune homme a braqué un feu d'artifice vers l'entrée, où se trouvait la principale adjointe. Cette dernière n'a pas été touchée mais le tir a provoqué un mouvement de foule qui a légèrement blessé un élève.

Le parquet a précisé que le mineur interpellé n'avait jamais été condamné mais était convoqué à paraître devant le juge des enfants pour des faits similaires.

"J'étais en salle des profs (mardi) lorsqu'on a entendu un bruit énorme, je suis sorti, il y avait comme un feu d'artifice au niveau de l'entrée. C'était la cohue", décrit Vincent Smith, professeur d'anglais au lycée Jean Rostand depuis 1996 et syndicaliste Sud-Education.

"C'est fou, quand même, de tirer sur un prof", glisse un élève de 15 ans entré au lycée en seconde il y a moins d'un mois.

Un autre jeune interpellé pour des faits similaires

Un premier tir de "mortier" (feu d'artifice) avait eu lieu le 19 septembre, et l'auteur présumé, un élève exclu dans la foulée du lycée, était convoqué devant le juge des enfants le 19 décembre.

Comme la très grande majorité des enseignants du lycée, M. Smith a exercé son droit de retrait mercredi, et assure que "beaucoup d'adultes et d'enfants sont secoués", "c'est quand même exceptionnel".

"Les autorités académiques mobilisent leurs services pour résoudre cette situation", a fait savoir le rectorat, afin de "favoriser la reprise sereine des enseignements dans l'intérêt des élèves", sans donner plus de précisions.

"On a besoin de quelque chose de tangible", martèle Vincent Smith, indiquant que lui et ses collègues reprendront les cours jeudi, "avec des renforts à l'entrée".

"On a toujours eu des problèmes à Rostand, mais pas à ce point là, avec une telle intensité dès la rentrée", souligne un autre professeur qui a souhaité garder l'anonymat. Selon lui, un élève a également jeté une pierre sur un enseignant au début de l'année, un événement qu'il lie aux deux tirs de mortiers d'artifice.

Une brigade régionale de sécurité

Seuls quelques enseignants ont maintenus leurs cours mercredi, et les traces de l'épisode de la veille ont déjà été nettoyées.

Les rares élèves présents rentraient en classe sous l'oeil vigilant de deux hommes à la carrure impressionnante.

Ils font partie d'une brigade régionale de sécurité de cinq personnes "qui avait déjà été déployée fin septembre et l'est de nouveau jusqu'aux vacances", a indiqué Othman Nassrou, vice-président (LR) de la région Ile-de-France.

"On peut mettre un tourniquet à l'entrée pour la sécuriser, la demande vient de nous en être faite par la direction de l'établissement, cela peut être fait très rapidement" a-t-il assuré à la presse.

Ce n'est pas la première fois que des tirs de mortiers d'artifice retentissent au lycée Jean Rostand: en décembre 2021, deux mineurs avaient été interpellés puis présentés à un juge des enfants après des tirs qui avaient visé l'établissement.

A.F avec AFP