Lycéen poignardé à Saint-Denis: l'Île-de-France face à une flambée de violence à l'école

Un élève de seulement 16 ans a été poignardé en plein cours mercredi par l'un de ses camarades de classe au lycée Paul-Éluard, à Saint-Denis. Un nouvel épisode de violence en milieu scolaire, qui est malheureusement loin d'être un incident isolé en Ile-de-France.
Le coup de couteau à Paul-Éluard s'ajoute en effet à la longue liste d'agressions scolaires qu'a connu la région depuis deux ans. Dans chaque département francilien, plus de dix actes de violences entre élèves ou à l'encontre de professeurs ont ainsi été recensés ces 24 derniers mois.
Début mars, un élève du lycée Pierre-Lescot, dans le 1er arrondissement, a été poignardé dans l'enceinte de l'établissement. Plus dramatique encore, un lycéen de 15 ans, Kewi, avait été tué à l'arme blanche le 4 octobre 2019 en marge d'un cours de sport aux Lilas. Le même jour, un élève d'Épinay-sur-Seine était frappé à coups de marteau.
Des solutions proposées par la région
Une flambée de violences qui touche les établissements scolaires de Versailles à Saint-Denis en passant par Paris, et contre laquelle les professeurs franciliens tentent d'alerter. À plusieurs reprises, les enseignants ont fait valoir leur droit de retrait ces dernières années, notamment au lycée Paul-Éluard de Saint-Denis. En mars 2019, les professeurs avaient cessé le travail après avoir subi des agressions à la suite de l'intrusion de personnes armées dans l'établissement.
La région a déjà mis en place un certain nombre de mesures sécuritaires dans certains établissements franciliens, tels que la vidéosurveillance ou encore la surélévation des grilles d'entrée.
Des brigades régionales ont également été mises en place l'année dernière. Composées de 15 agents de la région, elles permettent d'intervenir dans les collèges et lycées pour stopper des bagarres, des intrusions, des dégradations. Depuis avril 2019, ces brigades ont réalisé 200 interventions, selon Valérie Pécresse.
"Il faut ce genre d'événement dramatique pour que l'institution réagisse"
Mais plutot que cet arsenal sécuritaire, c'est un manque cruel de moyens qu'il faut rétablir dans les établisssements soclaires de la région selon les professeurs. Certains enseignants, comme Grégory Thuizat, professeur de français au lycée Henri-Barbusse de Saint-Denis et secrétaire du SNES-FSU, demandent ainsi des solutions pédagogiques et préventives pour enrayer ce phénomène de violences.
"L'impression qu'ont les collègues, c'est qu'il faut ce genre d'événement dramatique, parfois même la mort d'un élève, pour que l'institution réagisse alors que toute l'année ces collègues crient dans le désert pour demander des infirmières, des médecins, des psychologues, des personnels d'encadrement", déplore-t-il à BFM Paris.
Selon l'enseignant, l'agression à Paul-Éluard va engendre "un effet médiatique pendant un jour, deux jours, et après on recommencera comme avant".