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Paris Île-de-France

Les chenilles processionnaires, très urticantes pour l'homme et les animaux, déjà de retour

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Nuisible pour l'homme, la chenille processionnaire est de retour avec plusieurs mois d'avance. Première cause avancée par les experts: le dérèglement climatique. Un habitant des Yvelines témoigne.

Elles sont petites, poilues et très urticantes. Les chenilles processionnaires font déjà leur retour en Île-de-France avec plusieurs mois d'avance. Vivant en groupe dans des nids accrochés aux arbres, elles se déplacent en procession après leur éclosion qui a généralement lieu en avril, indique l'Office National des Forêts (ONF).

"J'installe un piège pour attraper toutes les chenilles, il ne me reste plus qu'à mettre le sac", explique Sidney, un habitant de Jouars-Pontchartrain (Yvelines), à BFMTV.

Comme beaucoup de Franciliens, Sidney est infesté par les chenilles processionnaires qui ont élu domicile dans son pin. Une cohabitation à risque, quand on sait que la chenille processionnaire est "la plus urticante des chenilles de nos régions" précise l'ONF.

Des insectes "nuisibles à la santé humaine"

À mesure que ces chenilles établissaient leur nid dans son jardin, Sidney s'est rendu compte qu'il n'était pas si simple de s'en débarrasser.

"On a mis un coup de balai et puis on s'est rendu compte évidemment que ça nous impactait sur la peau", raconte-t-il.

Depuis 2022, les chenilles processionnaires ont été classées "nuisibles à la santé humaine" par un décret du gouvernement. En effet, elles possèdent des poils urticants qui se détachent facilement sous l'effet du vent et peuvent s'accrocher sur la peau, provoquant ainsi des éruptions cutanées "douloureuses" (dans les huit heures).

"La survenue d’effets n’implique donc pas forcément d’avoir été en contact direct avec les chenilles", rappelle l'Agence Régionale de Santé (Ars).

Les poils urticants peuvent également entraîner des conjonctivites (en une à 4 heures), des difficultés respiratoires ainsi que des maux de ventre ou des vomissements. En cas de réaction allergique, l'ARS rappelle qu'il est impératif de consulter rapidement un médecin.

En cause, le dérèglement climatique

D'ordinaire, les chenilles processionnaires font leur apparition une fois l'hiver passé. À l'origine de leurs processions de plus en plus précoces: le dérèglement climatique et plus particulièrement les vagues de chaleur automnales, selon l'Agence Nationale Sécurité Sanitaire (Anses).

En Île-de-France, on retrouve deux espèces de chenilles processionnaires: les chenilles processionnaires du pin, présentes dans les trois quarts sud de la France et celles du chêne, qui se concentrent dans le quart nord-ouest.

"À ce rythme, l’ensemble de l’Île-de-France sera probablement colonisé d’ici 5 ans", alerte l'ARS.

En 2021, 84% de la région Île-de-France avaient déjà été colonisée par la chenille processionnaire du pin, selon l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae). Pour faire face à cette invasion, les communes touchées font appel à des sociétés spécialisées.

"L'idée c'est qu'on va venir répertorier le nombre de cocons, quelles actions on va mettre en place pour agir au compte de la commune et réguler le problème de façon à ce que les passants puissent être en sécurité", explique Jeremy Thomas, gérant de la société DGF 78.

Afin de se prémunir des effets des chenilles processionnaires sur la santé, l'ARS recommande de ne pas se promener sous les arbres porteurs de nids, d'éviter se frotter les yeux au cours d'une balade et de bien laver les fruits et les légumes avant de les consommer.

En cas de suspicion d’exposition aux chenilles, il est préférable de prendre une douche et de changer de vêtements.

Orlane Edouard