"Lécheur en série", déjections dans le RER... Les policiers face à la "recrudescence" d'interventions pour troubles psy à Paris

La santé mentale mal prise en charge à Paris? Ces dernières semaines, de nombreux posts sur les réseaux sociaux relayaient des comportements qui, à première vue pourraient prêter à rire, mais sont en vérité le symptôme d'une réalité plus grave.
De l'homme qui défèque, nu, en plein hall de la gare de Lyon, au "lécheur en série" parisien, jusqu'aux déjections observées dans les transports... Ces situations engorgent les lignes téléphoniques des urgences de la police.
"Il y a un déficit de moyens humains"
Si la préfecture de police de Paris possède son propre institut psychiatrique (l'I3P), ce dernier n'est doté que de 20 places et se retrouve de plus en plus souvent complet.
"On a rencontré dernièrement une recrudescence de personnes ayant des troubles psychiatriques que l'on a du prendre en charge", raconte Loic Dessertenne, responsable de direction pour le syndicat de police Alliance 75.
"Nous ne sommes pas formés à surveiller ces personnes qui présentent des troubles qui nécessitent une gestion médicale", poursuit ce dernier au micro de BFM Paris Île-de-France.
Commerçants, police, hôpitaux... Ils sont nombreux à Paris à voir l'augmentation de ces cas. Pourtant, la prise en charge ne s'améliore pas. "On a un problème dans la capitale, en Île-de-France et même dans toute la France dans les soins psychiatriques", estime sur notre antenne Antoine Pelissolo, chef du service psychiatrie à l'hôpital Henri Mondor et adjoint au maire de Créteil.
"Il y a un déficit de moyens humains, on a du fermer beaucoup de lits au fil des années et aujourd'hui il n'y en a plus assez alors qu'on constate une augmentation des besoins en soins psychiatriques", poursuit ce dernier.
Si ces moyens dépendent essentiellement de l'État, les collectivités territoriales essaient également de trouver des solutions. "La ville de Paris met à disposition des logements sociaux pour pouvoir accompagner les personnes qui vont sortir d'hospitalisation. (...) L'objectif c'est de prendre le relais et de faire en sorte que cette personne par exemple ne retourne pas à la rue", indique Anne-Claire Boux, adjointe à la mairie de Paris en charge de la santé.
D'autres mesures sont aussi prises par la ville pour tenter d'identifier en amont ceux qui nécesseciteraient un accompagnement et des soins.