"Le repas du midi n'est pas suffisant": en Essonne, les élèves ont faim à la cantine après des mesures anti-gaspillage

Des élèves la faim au ventre. Comme tous les soirs au moment de rentrer à la maison, Aurélie, mère de famille à Villebon-sur-Yvette (Essonne), souhaite savoir comment s'est passée la journée de sa fille au collège.
Une fois les interros et devoirs survolés, vient le moment d'évoquer la question du repas du midi. "Après, j'avais encore un peu faim", raconte alors la fille d'Aurélie.
"Quand elle rentre du collège elle se précipite sur le goûter. Cette situation m'inquiète parce que le repas équilibré du midi n'est pas complet, pas suffisant, et pour compenser, quand on a faim, on se jette sur des chips et des gâteaux", résume Aurélie sur BFM Paris Île-de-France.
"Elle a juste eu le poisson du jour et le yaourt"
Un problème loin d'être isolé dans le département francilien et qui revient dans la bouche de nombreux jeunes collégiens. "Je suis dans la section escalade, et quand j'ai section je manque d'énergie", explique Jules.
"Je voulais prendre un yaourt et un fruit, sauf que c'est soit l'un, soit l'autre" se désole de son côté Marion, une autre collégienne du département.
Une situation qui fait suite à la décision prise par le département de l'Essonne de faire passer de cinq à quatre composants le plateau-repas au nom de la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Pourtant, il manquerait parfois même de la nourriture pour les derniers servis, comme le précise la présidente de l'association de parents d'élèves CAPE91. Sur une photo, on y voit un plateau composé d'un morceau de pain, d'un yaourt et d'une assiette bien vide. "L'exemple d'un plateau où la jeune fille n'était servie ni en accompagnement, ni en entrée, elle a juste eu le poisson du jour et le yaourt", s'alarme Lucie Salvaudon.

Plusieurs parents ont donc signé une pétition pour réclamer le retour de ce qui était mis en place l'année dernière dans les cantines des établissements de l'Essonne.
"C'est vendu comme un système anti-gaspillage mais en réalité les quantités sont tellement justes qu'au final il n'y a pas suffisamment de grammages pour tous les élèves", dénonce Lucie Salvaudon.
Le département se défend
De son côté, le département de l'Essonne se défend. "Nos plateaux sont confectionnés avec 600 grammes de denrées alimentaires sur les repas pour nos 45.000 collégiens", explique Jérôme Bérenger, vice-président (LR) du département de l'Essonne en charge des collèges.
"Il peut parfois y avoir des problèmes de manque de choix en fin de service pour une dizaine d'élèves mais à chaque fois l'élève ressort avec un plateau complet", assure l'élu sur notre antenne.

Selon le département, ce nouveau système a permis de diminuer de 40% le nombre de denrées alimentaires jetées au quotidien.