"Le quai était trop haut": une témoin de la collision mortelle entre le RER B et une adolescente raconte

L'adolescente de 13 ans est tombée sur les rails samedi après-midi, avant de mourir percutée par le RER B à la station Cité universitaire. Camilia était présente lors de ce drame.

"Je fais des cauchemars avec des trains". Moins d'une semaine après la mort d'une adolescente de 13 ans, qui a chuté sur les rails avant d'être percutée par le RER B à la station Cité universitaire, une passagère qui a assisté à ce drame témoigne.

"J’attendais au bout du quai, au niveau de la première voiture, quand j’ai aperçu cette jeune fille blonde, les cheveux bouclés, confie Camilia, 24 ans et originaire d’Amérique du Sud à nos confrères du Parisien. Elle tenait un 'tote bag' avec des papiers, des documents à l’intérieur."

"Peut-être a-t-elle glissé"

Elle indique avoir vu la jeune victime marcher le long du quai, très proche de la voie, "les yeux sur son téléphone je crois", avant qu'elle ne tombe sur les rails. "Je n’ai pas compris, peut-être a-t-elle glissé", s'interroge-t-elle, incrédule.

Camilia décrit alors l'adolescente qui tente de remonter sur le quai, en vain, alors que le train entrait en gare. "Le quai était trop haut pour elle (...) J’ai commencé à crier avec toute mon énergie, je n’arrêtais pas. Elle n’arrivait pas à remonter, c’était horrible", ajoute-t-elle auprès de nos confrères. Selon elle, il y a eu seulement quelques secondes entre la chute et la collision.

Sous le choc, Camilia se met à pleurer et se précipite vers le conducteur du RER pour lui indiquer en criant qu'une fille se trouve sur les rails. "Il le savait déjà".

Prise en charge par les secours, la victime est morte quelques instants plus tard. Le trafic a été interrompu pendant plusieurs heures entre Denfert Rochereau et Laplace.

Depuis l'accident, la jeune femme reste choquée. "Je parle à mon copain, à des amis, à ma psychologue (...) Je fais des cauchemars avec des trains", raconte-t-elle. Elle se demande aussi pourquoi le train est entré si vite en gare: "c'est dangereux".

Solenne Bertrand