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Le préfet de police interdit une manifestation néofasciste à Paris, une ex-collaboratrice RN parmi les organisateurs

Laurent Nuñez

Laurent Nuñez - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

La préfecture de police de Paris a prononcé ce mercredi 7 mai l'interdiction d'une manifestation à l'initiative de l'ultradroite dans la capitale. Des militants néofascistes devaient se réunir le 10 mai dans le XIVe arrondissement.

Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a interdit par un arrêté préfectoral, mercredi 7 mai, le traditionnel défilé néofasciste du C9M ("Comité du 9 mai"), comme l'a appris BFMTV.

Des centaines de "militants ultra-nationalistes parmi les plus radicaux" venus de France mais aussi du Royaume-Uni, de Suède, d’Italie et des Pays-Bas, ont prévu, selon l’arrêté de la préfecture de police, de se rassembler samedi 10 mai dans le XIVe arrondissement de Paris. Le but: rendre hommage à Sébastien Deyzieu, un jeune militant de l’Oeuvre française accidentellement tombé d'un toit, le 9 mai 1994, alors qu’il fuyait les forces de police.

Selon l’arrêté préfectoral, l’organisatrice de cette manifestation – un des plus grands rassemblements d’ultradroite en France – est Maylis de Cibon, qui a été la collaboratrice de plusieurs députés RN ces derniers mois.

En faisant elle-même la déclaration de cette "marche silencieuse" auprès des autorités cette militante illustre une forme de porosité entre le parti d’extrême droite et la mouvance radicale.

Selon le préfet, ce défilé du "C9M" est en outre "organisé en sous-main par des membres de l’ex-GUD", (Groupe Union Défense), un groupuscule ultraviolent qu’Emmanuel Macron avait faire dissoudre le 26 juin 2024, en raison de provocations répétées à commettre des violences.

Éviter un regroupement similaire à 2014

La préfecture espère éviter une redite du scénario catastrophe de l’année dernière, samedi 11 mai 2024, lorsque 850 militants d’ultradroite avaient convergé à Paris, devant la station RER de Port-Royal à l’appel du C9M, vêtus de noir, encagoulés, munis d’engins pyrotechniques et encadrés par un service d’ordre particulièrement agressif.

Ce jour-là, "plusieurs participants ont illicitement dissimulé leurs visages, et ce malgré la demande des forces de l’ordre de retirer leurs masques", selon l’arrêté d’interdiction, "renforçant volontairement le climat d’intimidation autour de cette manifestation".

"Il existe des risques sérieux pour que de tels faits se reproduisent", indique la PP pour justifier cette interdiction.

Les autorités invoquent aussi un "risque important que des propos appelant à la haine" soient prononcés ou que des "gestes incitant à toute forme de haine" soient effectués.

La préfecture de police de Paris invoque enfin une surcharge des effectifs de police franciliens qui doivent déjà surveiller les abords du Stade de France avec les concerts de l'artiste DJ Snake ou le match de Ligue opposant le Paris Football Club à l’AC Ajaccio.

Paul Conge avec Tom Kerkour avec AFP