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"Le groupe va exploser": pour les sénatoriales, la droite parisienne part divisée entre deux camps

Sénat (illustration)

Sénat (illustration) - AFP

Agnès Evren a présenté ce vendredi une liste "autonome" pour les sénatoriales qui se tiennent en septembre, différente de celle de Rachida Dati.

Vers une nouvelle campagne difficile pour la droite? Pour les sénatoriales qui doivent se tenir en septembre prochain, Agnès Evren, qui préside la fédération LR de Paris, a présenté ce vendredi une liste de grands électeurs séparée de celle du groupe d'opposition mené par Rachida Dati.

À l'Hôtel de Ville, les 163 conseillers de Paris ont voté pour désigner leurs 2644 délégués supplémentaires. Un cortège spécifique à la ville-département où chaque élu municipal dispose de 16 voix supplémentaires, qu'il rattache à une liste par son vote.

Ces listes de grands électeurs préfigurent celles des candidats qui devront être déposées début septembre, avant le renouvellement d'une moitié de l'hémicycle par les élus locaux le 24 septembre. Pendant l'été, les listes peuvent donc évoluer et notamment fusionner. Sur les 12 sièges parisiens, la droite devrait conserver 4 sénateurs.

Une liste "autonome" déposée par Agnès Evren

Non retenue dans les places éligibles par le groupe LR et apparentés, Agnès Evren a déposé une liste "autonome" et obtenu les voix de 16 conseillers de Paris. De quoi lui assurer un siège de sénatrice.

L'eurodéputée reproche à son groupe d'avoir "exclu" le XVe arrondissement, où elle est élue, alors qu'il est son "plus gros pourvoyeur de grands électeurs".

"Cette décision incompréhensible et humiliante sur la forme va créer des divisions", prévient-elle, tout en souhaitant que "la situation s'apaise".

La justice administrative bientôt saisie

En face, les trois candidats éligibles présentés par le groupe Changer Paris ont annoncé dans un communiqué transmis à l'AFP vouloir saisir la justice administrative pour faire annuler le scrutin du jour.

Pendant ce dernier, "l'époux d'une tête de liste sénatoriale (Agnès Evren, NDLR) s'est installé délibérément dans la tribune" et a "pris en photo des conseillers de Paris en train de voter dans l'isoloir", affirment Catherine Dumas, Francis Szpiner et Marie-Claire Carrère-Gée.

Ils dénoncent une "atteinte au secret du vote et à la sincérité du scrutin" ainsi qu'un "moyen de faire pression". Une accusation démentie par Agnès Evren, selon laquelle son mari "n'a pris aucune photo, cela a été vérifié par un huissier".

"Le groupe va exploser", redoute une élue pour laquelle cette situation crée un "malaise", alors que Rachida Dati s'efforce de maintenir l'image d'une droite unie derrière elle en vue des municipales de 2026.

"Il n'y pas d'accord sur une liste unique. Ce n'est pas dramatique, c'est assez habituel", a relativisé une élue de son entourage pour laquelle "les choses sont encore en discussion jusqu'à fin août". Et "tout se remet à plat une fois que l'élection est passée", assure-t-elle.

T.N. avec AFP