La mairie de Paris se réjouit de l'amélioration de la qualité de l'eau dans la Seine

Un investissement qui porte ses fruits. Alors que les épreuves olympiques et paralympiques 2024 de nage en eau libre se dérouleront dans la Seine, la mairie de Paris a publié un rapport sur la qualité de l'eau du fleuve, dans lequel elle fait état d'une nette amélioration.
"Ces vingt dernières années, les efforts successifs engagés pour améliorer l'état écologique de la Seine ont porté leurs fruits, ouvrant la voie à la possibilité de se baigner dans le fleuve", indique-t-elle dans un communiqué ce lundi 11 décembre.
34 espèces de poissons en 2023, 14 en 1990
Dans son rapport, la municipalité indique que "la tendance de l'amélioration de la qualité de l'eau est le fruit d'efforts" mis en œuvre depuis les années 1990 et la directive européenne sur les eaux résiduaires urbaines. Puis la directive-cadre sur l'eau en 2000, qui a modernisé le réseau d'assainissement parisien.
Grâce à cela, la biodiversité semble avoir retrouvé sa place dans le fleuve. Selon la mairie de Paris, 34 espèces de poissons se trouvent dans l'eau de la Seine actuellement, alors qu'il en existait seulement 14 en 1990.
En 2016, le plan "Qualité de l'eau et baignade" introduit par la ville, l'Etat et les autres collectivités franciliennes, a permis d'atteindre "les niveaux requis pour la baignade".
Pour ce plan, 1,4 milliard d'euros ont été dépensés pour améliorer le processus de traitement des stations d'épuration, la résorption des mauvais branchements et la mise en conformité des réseaux séparatifs, la réduction des rejets d'eaux non-traitées et enfin le raccordement des bateaux aux réseaux d'assainissement.
Le seuil de baignabilité "de plus en plus atteint"
Et dans le fleuve, l'amélioration de la qualité de l'eau a permis d'atteindre "de plus en plus souvent" le seuil de baignabilité fixé par la directive. Cet été, "malgré une météo exceptionnellement dégradée", la baignade dans la Seine était possible 7 jours sur 10 en moyenne.
Du 1er juin au 7 septembre, le seuil de jours de baignades au Pont Alexandre III était de 71%. Un peu plus loin, au Pont de Tolbiac, ce seuil atteignait les 50%. Il était même de 84% au Bras Marie.
"Il ne faut pas en tirer la conséquence générale que la Seine sera baignable tous les jours", prévient toutefois la municipalité. Pour le moment, et en raison de la sensibilité du fleuve aux conditions météorologiques, seule la période estivale peut être propice à une baignade.
Autre facteur qui pourrait potentiellement perturber le rythme de baignade: les incidents sur le réseau d'assainissement. Comme cela s'est produit en août, où des épreuves test des JO ont dû être annulées en raison des mauvais résultats concernant la qualité de l'eau.
L'attribution des JO a permis "de gagner près de dix ans"
Dans son rapport, la mairie de Paris indique que l'attribution des Jeux olympiques et paralympiques "a permis de gagner près de dix ans sur le calendrier des travaux engagés pour l'amélioration de la qualité de l'eau de la Seine". Au point "de viser dès à présent le niveau requis par la directive baignade".
Mais à 227 jours de la cérémonie d'ouverture des JO 2024, pas question de relâcher les efforts. Toujours dans le cadre du plan baignade, de grandes infrastructures de rétention des eaux en période de pluies doivent être installées. L'objectif: réduire l'impact négatif de la pluie sur la qualité de l'eau et "augmenter le nombre de jours baignables".
Le bassin d'Austerlitz permettra de stocker "50.000 mètres cube d'eaux usées et pluviales" lors des précipitations, précise la mairie de Paris. Enfin, les péniches et les établissements flottants sur la Seine auront "l'obligation d'être raccordés au réseau d'assainissement parisien" d'ici à l'été 2024.
Vers une baignade pérenne après les JO?
Ces travaux, accompagnés de 48 mesures de surveillance, permettront "une baignade pérenne" dès 2025. Trois sites, hérités des Jeux olympiques, un au Bras de Grenelle, un au Bras Marie et enfin un dernier au quai de Bercy, seront donc soumis aux contrôles de l'Agence régionale de santé (ARS).
"L'avis de l'Agence régionale de santé sera rendu selon des critères propres aux baignades pérennes, comme elle le fait déjà pour celle du Bassin de la Villette. Ainsi, un "profil de baignade" sera défini avec l'ARS pour chacun des trois sites en héritage qui ouvriront à Paris, sur la base des résultats des prélèvements de la ou des saisons précédentes", explique la municipalité.
Une fois que la baignade sera autorisée par les autorités sanitaires, la municipalité précise qu'une surveillance "quotidienne" sera mise en place sur les trois sites en question.