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Paris Île-de-France

La mairie de Paris compte durcir sa lutte contre les tags

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Le budget annuel attribué à la lutte contre la polution visuelle et environnementale coûte 8 millions d'euros par an et mobilise 70 agents par jour.

La mairie de Paris entend durcir sa lutte contre les tagueurs, qui lui coûtent 8 millions d'euros par an en frais de nettoyage, en transmettant à la procureure de la République les dossiers des auteurs les plus prolifiques de la capitale.

Repérées dans le 5e arrondissement, les signatures "Houtre" et "TFR", derrière lesquelles la mairie suspecte une même personne ou un binôme, et "Sery", représentent à elles trois environ 600 tags et 55.000 euros de coût de nettoyage, a indiqué la Ville mercredi lors d'un point presse.

Une quarantaine d'individus ciblés

Elles font chacune l'objet des premiers dossiers transmis mercredi au parquet "en demandant que des poursuites soient engagées" à l'encontre des auteurs, a indiqué Nicolas Nordman, l'adjoint (PS) à la sécurité de la maire Anne Hidalgo, qui s'appuie sur l'article 40 du code de procédure pénal imposant à toute autorité ou fonctionnaire de signaler un délit dont il a connaissance.

"Nous voulons vraiment mettre un coup d'arrêt à ces habitudes très narcissiques qui constituent à signer tous les quatre mètres", les réseaux sociaux entraînant "une forme de compétition", a dénoncé le premier adjoint Emmanuel Grégoire qui entend systématiser ces saisines.

Selon l'adjoint à l'urbanisme, "quelques dizaines de personnes sont responsables d'une grande partie" des tags dans la capitale. La mairie cible donc "une quarantaine, une cinquantaine d'individus" susceptibles de faire l'objet de poursuites pénales, afin aussi de dissuader les autres.

Des "produits nocifs"

Elle a augmenté de 2,8 millions d'euros le budget annuel pour lutter contre cette "pollution visuelle et environnementale", qui lui coûte 8 millions d'euros par an et mobilise 70 agents par jour, a-t-il souligné.

Les services de propreté, qui ont réduit de 11 à 6 jours le délai moyen d'enlèvement des tags, le proposent gratuitement aux commerces et copropriétés, a souligné l'adjointe à la propreté Colombe Brossel qui pousse les copropriétaires touchés à porter plainte.

Certains tagueurs "utilisent des produits nocifs et portent atteinte à la pierre" en raison d'un lourd nettoyage, a encore insisté Emmanuel Grégoire qui se dit "très favorable à l'art urbain" et estime que les Parisiens "font très bien la différence entre les deux".

"Après les tagueurs, nous allons nous occuper des stickers", autre fléau qui nécessite pour chaque unité 20 minutes de grattage à la main, a-t-il souligné.

M.L. avec AFP