"La haine transphobe n’a pas sa place à l’université": Ian Brossat demande l'interdiction d'une conférence à Assas

L'université Panthéon-Assas à Paris. - BFMTV
Ian Brossat demande ce mardi 30 avril au préfet de police de Paris l'interdiction d'une conférence autour du livre Transmania, accusé par certains élus de transphobie. Elle doit être organisée le lundi 6 mai à l'université Panthéon-Assas à l'initiative du syndicat La Cocarde étudiante et en présence des deux auteures Marguerite Stern et Dora Moutot.
Crainte de "répercussions néfastes"
Les universités "ne doivent pas servir de plateformes pour des discours haineux qui déforment la réalité et stigmatisent les personnes trans, en les associant à des idéologies nuisibles (...) La haine transphobe n'a pas sa place à l'université", affirme le sénateur communiste de Paris dans un communiqué
"Dans un contexte où les actes de violence envers les personnes LGBT+ sont en augmentation, accueillir une telle conférence pourrait entraîner des répercussions néfastes", poursuit Ian Brossat.
L'élu parisien souligne dans sa lettre au préfet de police que "la publication a fait l'objet d'une plainte de l'association SOS Homophobie pour transphobie, un délit dans notre code pénal".
David Belliard, adjoint à la maire de Paris en charge de la transformation de l’espace public, souligne aussi que "cet ouvrage insulte et stigmatise les personnes trans. On ne peut pas en faire la promotion sous prétexte de liberté d'expression. La direction d'Assas doit empêcher cette conférence de se tenir".
L'une des co-auteures de Transmania, Dora Moutot, a répondu à Ian Brossat sur le réseau social X qu'il "n'y a pas de transphobie dans ce livre", dénonçant une "censure". Plusieurs élus parisiens s'étaient déjà indignés le 17 avril dernier de publicités faisant la promotion de ce livre dans l'espace public de la capitale.
JCDecaux avait indiqué avoir "procédé au retrait des affiches 'Transmania' sur les mobiliers concernés du fait des propos véhiculés sur le visuel sur lequel la ville de Paris nous a par ailleurs interpellés".
Dans ce contexte, plus de 800 collectifs et personnalités politiques, artistiques, militantes et intellectuelles appellent à manifester le dimanche 5 mai pour dénoncer "l'offensive" en cours, selon eux, contre les droits des personnes trans et pour défendre le droit à disposer librement de son corps.