JO 2024: Valérie Pécresse ne veut pas retarder l'ouverture à la concurrence des bus parisiens au 1er janvier 2025

Valérie Pécresse, présidente d'Île-de-France mobilités, ce vendredi 13 janvier 2023 - BFM Paris Île-de-France
La présidente d'Ile-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse s'est dite une fois de plus hostile, lundi, à un report de l'ouverture à la concurrence des bus parisiens, monopole jusque fin 2024 de la RATP, malgré un risque d'agitation sociale pendant les Jeux olympiques.
Pécresse parle de "chantage"
"Je considère qu'il faut garder la date d'ouverture à la concurrence", a indiqué à l'AFP la présidente (LR) de la région Ile-de-France, en marge de la présentation de rames de métro rénovées sur la ligne 6.
"Ça s'appelle du chantage", a-t-elle tranché à l'évocation de risques de grèves des personnels de la RATP pendant les JO de l'été 2024, soit six mois avant le découpage de l'actuel réseau de bus de la Régie en douze lots amenés à être exploités par de nouvelles compagnies (dont sans doute des filiales de la RATP) après autant d'appels d'offres.
La dirigeante entend "faire des propositions (...) dans quelques semaines", promettant de "proposer un chemin crédible et sûr pour cette transition" entre le monopole de la RATP et l'exploitation des bus par des opérateurs alternatifs, privés ou publics.
"J'ai demandé à Jean-Paul Bailly (ancien patron de la RATP et de La Poste, ndlr) de recenser tous les points de blocage", a rappelé la patronne des transports franciliens, estimant qu'il faut avant tout "rassurer les agents de la RATP".
"La mise en concurrence des bus, ça ne sera pas le Grand Soir", a lancé Valérie Pécresse, qui invite à "aller voir ce qui se passe en grande couronne", où 30 réseaux sur 36 ont déjà fait l'objet d'appels d'offres et 20 ont changé d'exploitants.
"Aujourd'hui, ça se passe vraiment bien. À part pour la RATP à Saclay, tout est rentré dans l'ordre", a-t-elle insisté. "Et à Saclay, ça va mieux!"
L'opposition vent debout
L'opposition de gauche à Valérie Pécresse milite depuis plusieurs mois contre l'arrivée de la concurrence ou pour son report, estimant que le processus d'ouverture du marché a déjà un impact sur les difficultés actuelles dans les transports franciliens et que la fin du monopole de la RATP sur les bus pourrait avoir des conséquences néfastes sur l'organisation des JO 2024.
Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune s'est lui-même prononcé pour un report de l'ouverture à la concurrence, une décision qui exigerait de modifier le calendrier prévu par la loi.