JO 2024: un collectif alerte sur le sort des plus précaires et organise une "première épreuve" symbolique face au Sénat

Face au Sénat, ces militants du Revers de la médaille, collectif qui regroupe quelque 80 associations et ONG, ont lancé symboliquement "une première épreuve" des JO. - Geoffroy Van Der Hasselt
"Ils n'ont pas l'air d'écouter beaucoup les vivants, donc on a fait parler les défunts": des militants ont redécoré ce dimanche 24 mars une dizaine de statues de Paris pour alerter sur le sort des personnes à la rue avant les Jeux olympiques.
"Les maux de JO"
Face au Sénat, ces militants du Revers de la médaille, collectif qui regroupe quelque 80 associations et ONG, ont lancé symboliquement "une première épreuve" des JO, en jetant des bouées représentant les anneaux olympiques dans le bassin du jardin du Luxembourg, a constaté une journaliste de l'AFP. Lancées avec des fumigènes colorés, elles portaient, ont-ils expliqué, les "maux des JO" (expulsions, harcèlement...).
Les militants avaient auparavant "fait parler" plusieurs statues de la capitale avec des messages tels que "le nettoyage social en héritage", a expliqué Paul Alauzy, porte-parole du Revers de la médaille.
À quatre mois des JO à Paris, "3.500 personnes dorment dans la rue et un millier dans des gymnases, et cet été il y aura de nouvelles arrivées", a-t-il pointé.
Il demande 7.000 places d'hébergement supplémentaires
"Il faut les prendre en charge pour que la fête soit digne et belle pour tout le monde", souligne le collectif qui demande la création de 7.000 places supplémentaires en région parisienne.
"Cela fait six mois qu'on alerte (...): les personnes à la rue qui sont toujours les derniers oubliés de notre société, vont se retrouver chassés de la ville, harcelés. Et il y a déjà des signes, des expulsions de squats, de campements, des bidonvilles qui sont rasés...", a ajouté Paul Alauzy, également coordinateur chez Médecins du monde.
"On n'est pas contre les JO, on est là pour que ces JO soient le mieux possible et le plus intégré possible", a ajouté David Clougher, de l'association "L'Assiette migrante".
Les autorités font valoir de leur côté que 120.000 personnes sont hébergées chaque nuit au titre de l'urgence en Ile-de-France. Depuis plusieurs mois, le collectif dénonce les expulsions forcées de populations précaires (sans-abri, migrants en campements, travailleuses du sexe...) à l'approche des Jeux.
Une centaine de mineurs non accompagnés évacués
Mercredi matin une centaine de migrants, principalement des mineurs non accompagnés, ont été évacués d'un campement sous un tunnel dans le 12e arrondissement à Paris, en vertu d'un arrêté préfectoral évoquant notamment un risque important en matière de sécurité.