"Je n’étais plus maître de mon corps": un directeur de cours privés franciliens mis en examen pour agression sexuelle

Un élève dans une classe (photo illustration) - PHILIPPE LOPEZ / AFP
Un ancien directeur et fondateurs de plusieurs cours privés franciliens, âgé aujourd'hui de 59 ans, a été mis en examen pour une agression sexuelle sur un élève qui aurait eu lieu entre le 4 septembre 2007 et le 3 juillet 2008, a appris BFMTV.com auprès de son avocate et du parquet de Paris, confirmant en partie une information du Parisien.
Selon le journal francilien, plusieurs plaintes pour des faits similaires ont été déposées contre le directeur. Parmi les plaignants, se trouve Rudy, âgé aujourd'hui de 32 ans. En 2010, il est alors un élève du cours Colbert, dans le 13e arrondissement de la capitale, là où travaille le mis en cause en tant que directeur.
"Comme si je n’étais plus maître de mon corps"
Durant cette année, Rudy est convoqué dans le bureau du directeur. Mais selon ses dires, durant l'entretien, le comportement de l'encadrant change. "Il m’appelle dans son bureau, me demande où je vais en vacances, puis si je porte des slips de bain ou des caleçons. Il a voulu me montrer comment positionner mon sexe dans le maillot de bain", relate-t-il auprès du Parisien.
"Il m’a demandé de me lever, il a baissé mon pantalon et mon caleçon, il a commencé à me toucher le sexe, j’ai commencé à avoir une érection… J’étais sidéré, comme si je n’étais plus maître de mon corps", ajoute-t-il, auprès du quotidien francilien.
En 2022, Rudy décide de déposer une plainte. "J’ai puisé dans ce qu’il me restait de force pour déposer plainte, il le fallait", assure-t-il au Parisien. L'ancien élève du cours Coblert découvrira plus tard qu'une autre plainte avait été déposée à Versailles par un ancien collégien pour des faits similaires qui aurait eu lieu en 2005.
Le parquet de Paris décide alors d'ouvrir une enquête confiée à la brigade de protection des mineurs et saisit un juge d'instruction pour agressions sexuelles commises au préjudice de trois victimes.
"Le juge d’instruction a mis en examen le suspect pour agression sexuelle au préjudice d’une de ces victimes, et l’a placé sous témoin assisté pour les deux autres en l’absence, en l’état du dossier, d’éléments permettant d’interrompre la prescription", indique à BFMTV.com, le parquet de Paris.
Les faits "totalement contestés"
De son côté, le suspect réfute totalement les faits par la voix de son avocate, Maître Kratz.
"Des accusations de faits aussi anciens, prescrits ou à la frontière de la prescription, sans témoin, rendent la preuve de la culpabilité comme la preuve de l’innocence quasi-impossibles. Cette impasse est d’autant plus dramatique que les faits reprochés sont totalement contestés", déclare-t-elle auprès de BFMTV.com.
"La présomption d’innocence ne vaudra rien pour ceux qui voudraient donner du crédit à ces allégations différées, infondées, parfois combinées à des témoignages orduriers qui ne cachent même pas leur volonté de nuire, en colportant de grossières et infamantes rumeurs", conclut le conseil.
Selon le Parisien, le mis en cause travaille toujours dans un cours privé.