BFMTV
Paris Île-de-France

"J'ai entendu crier vers 4h du matin": choc à Mormant où un homme a tué sa compagne et ses deux enfants

Un enquêteur médico-légal près de véhicules de gendarmerie garés à proximité d'un complexe d'habitation où un individu a tué son partenaire et leurs deux enfants avant d'être arrêté, dans la ville de Mormant, à environ 60 km au sud-est de Paris, le 7 septembre 2024.

Un enquêteur médico-légal près de véhicules de gendarmerie garés à proximité d'un complexe d'habitation où un individu a tué son partenaire et leurs deux enfants avant d'être arrêté, dans la ville de Mormant, à environ 60 km au sud-est de Paris, le 7 septembre 2024. - GEOFFROY VAN DER HASSELT

Un individu a été interpellé, ce samedi matin à Mormant (Seine-et-Marne), après avoir tué à coups de couteau sa compagne et ses deux enfants. L'homme est connu pour des antécédents psychiatriques. Le quartier est sous le choc.

Un homme a été interpellé, ce samedi vers 6h30 par un policier qui se rendait à son travail, et a avoué avoir tué à coups de couteau sa compagne et ses deux jeunes enfants à Mormant, en Seine-et-Marne.

Il a également agressé deux personnes dans la rue. Un piéton a été blessé au bras et un autre au cou, "tous deux sans conséquences importantes", a précisé à l'AFP Jean-Michel Bourlès, procureur de la République de Melun.

A son domicile, les gendarmes ont découvert les trois victimes, sa compagne ainsi que leurs deux enfants âgés de 22 mois et 5 ans, tués à coups de couteau. Interrogé par l'AFP, le maire de la ville Pierre-Yves Nicot a indiqué que l'un des deux enfants tués était une petite fille qui venait de faire sa rentrée en grande section à l'école maternelle de Mormant.

Des antécédents psychiatriques

"Je suis un maire qui est choqué par l'horreur de l'événement, dans la mesure où il n'y avait pas d'éléments précurseurs", a réagi Pierre-Yves Nicot. "On est abasourdi évidemment par cette nouvelle, c'est un quartier qui est tranquille, c'est une famille qui était tranquille aussi, en tout cas inconnue des services de gendarmerie, de nos propres services", a ajouté l'élu sans étiquette.

Le suspect n'a pas d'antécédents judiciaires mais des "antécédents psychiatriques", a ajouté le procureur de la République de Melun. Il est actuellement hospitalisé pour vérifier si son état est compatible avec une garde à vue.

"Il a pété les plombs"

Les faits se sont produits dans un quartier populaire de la ville, dans un immeuble collectif d'habitat social qui regroupe entre six et huit appartements. Entre ces modestes immeubles gris à deux étages, un calme trompeur laisse peu soupçonner le drame qui s'y est joué au coeur de la nuit. Les visages fermés, peu d'habitants s'attardent dans la rue.

Un fourgon d'identification criminelle de la gendarmerie stationne devant l'une des cages d'escalier, l'accès à l'immeuble est barré par des rubalises jaunes.

"J'ai entendu crier vers 3-4h du matin", raconte à l'AFP une voisine âgée, que sa fille emmène ailleurs. Quand vers 7h du matin, "j'ai sorti, mon chien, j'ai vu tous les gendarmes et tout."

Au matin, Ismaïl est réveillé par sa femme, inquiète de la présence d'enquêteurs, et avise le frère du suspect assis sur les marches du perron, effondré. "Je suis allé le voir. Il m'a dit 'mon frère, je ne sais pas ce qui lui est arrivé, il a pété les plombs'", témoigne cet habitant qui connaît la famille de longue date.

Une cellule d'accueil médico-psychologique

La mairie ouvrira ce dimanche une cellule d'accueil médico-psychologique à partir de 10h à la salle des fêtes "pour tous les gens, les voisins qui ressentent le besoin de s'exprimer ou d'échanger avec des professionnels", d'après le maire.

La Section de recherches de Paris a été chargée des investigations, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun. L'enquête est ouverte pour homicides volontaires et violences volontaires avec arme, a précisé le procureur.

3919, le numéro à contacter

Le 3919 est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). C'est gratuit et anonyme. Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).

Emma Forton avec AFP