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Paris Île-de-France

Intrusion sur le tarmac de Roissy: relaxe pour des activistes du climat

Sept activistes s'étaient introduits illégalement sur le tarmac de Roissy en 2020 pour dénoncer un projet d'extension "climaticide".

Sept activistes s'étaient introduits illégalement sur le tarmac de Roissy en 2020 pour dénoncer un projet d'extension "climaticide". - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Le tribunal correctionnel a estimé que l'action des activistes avait eu pour but "d'alerter" les consciences à propos du réchauffement climatique.

Sept activistes ont été relaxés vendredi à Bobigny des poursuites d'entrave au fonctionnement d'une plateforme aéroportuaire après s'être introduits illégalement sur le tarmac de Roissy en 2020 pour dénoncer un projet d'extension "climaticide".

Le tribunal correctionnel a estimé que l'action des activistes avait eu pour but "d'alerter" les consciences à propos du réchauffement climatique. Il a également requalifié des dégradations graves en légères, et à condamné deux des prévenus à 500 euros d'amende contraventionnelle chacun pour avoir coupé le grillage d'enceinte de l'aéroport.

"Victoire pour le climat"

Il a par ailleurs relaxé les militants qui ont refusé de se soumettre à des prélèvements biologiques. Lors de l'audience en octobre, le parquet avait requis des peines de un à trois mois de prison avec sursis contre les sept prévenus, âgés de 20 à 43 ans et tous insérés socialement.

"C'est vraiment une victoire pour le climat, les juges nous ont relaxés ce qui montre qu'on était dans notre bon droit de faire cette action de désobéissance civile. Aujourd'hui, malheureusement, les citoyens n'ont plus le choix que de faire ce type d'action pour contraindre le gouvernement à agir", a déclaré l'une des militantes à la presse.

"La justice a aujourd'hui envoyé un message important au gouvernement en leur disant qu'elle rendra des décisions qui seront conformes à la nécessité de protéger le climat", a déclaré Me Arié Alimi, l'un des avocats des militants.

Projet abandonné

Hasard du calendrier, cette décision intervient au dernier jour de la COP26 à Glasgow. Le Groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens, a indiqué prendre acte "que certains ont été reconnus coupables d'infractions, et relève que sa constitution de partie civile a été accueillie, tout comme sa demande symbolique d'indemnisation" à hauteur d'un euro.

Le 3 octobre 2020 au matin, plusieurs centaines de personnes issues des associations Alternatiba et "Non au T4" avaient manifesté devant l'aéroport de Roissy, dans le cadre d'une journée nationale d'action pour la réduction du trafic aérien. Une centaine d'entre elles s'étaient introduites par effraction sur le tarmac et s'étaient postées devant un avion au sol, dans une "zone parking" du site du premier aéroport européen.

Quatre mois plus tard, en pleine crise du Covid-19, le gouvernement avait abandonné le projet d'extension de l'aéroport via un nouveau terminal, le T4, expliquant qu'il n'était "plus adapté aux enjeux actuels".

Par L.A. avec AFP