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Paris Île-de-France

Intervention policière à Saint-Denis lors de la CAN: la mère d'une fille blessée porte plainte

Un badge de la police sur une veste (illustration)

Un badge de la police sur une veste (illustration) - Geoffroy Van der Hasselt / AFP

La mère a porté plainte pour "violences volontaires aggravées" et "mise en danger de la personne d'autrui.

Une habitante de Saint-Denis dont la fille de 8 ans a été blessée lors d'une intervention policière le soir de la finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) en février a porté plainte pour "violences volontaires aggravées", a appris mardi l'AFP de sources concordantes.

Le 6 février, le Sénégal remporte la CAN. Une trentaine de ressortissants du pays vainqueur se rassemblent vers minuit, peu après le coup de sifflet final, près de la gare de Saint-Denis.

"Ils festoyaient dans la bonne humeur et soudain il y a eu une charge sans procédure de sommation avec les chiens de la brigade", a décrit Aïnoha Pascual, avocate de la mère.

"Dans la dispersion initiée par la charge brutale de la police municipale, (la fille) a été heurtée de plein fouet par l'une des personnes présentes et a été violemment projetée au sol", poursuit la plainte pour "violences volontaires aggravées" et "mise en danger de la personne d'autrui", révélée par Le Monde et consultée par l'AFP.

Traitement jusqu'à 18 ans

La fille de 8 ans devra suivre un traitement jusqu'à ses 18 ans et procéder à la pose de prothèses dentaires.

Le parquet de Bobigny a indiqué qu'"une enquête sera ouverte dès réception" de la plainte. D'après le récit de la municipalité, des personnes ont jeté des projectiles (bouteilles en verre, pavés...) sur les policiers municipaux, sans les toucher.

Les policiers municipaux ont été "contraints de faire usage d'aérosol de défense et déclenchent 9 tirs de LBD" (lanceur de balles de défense), s'est défendu la ville dans un communiqué.

"Aucun contact physique n'est établi entre la fillette et un agent de police ou un chien de la brigade canine", a ajouté la municipalité, en décriant par ailleurs "l'attitude provocatrice et humiliante d'un policier national en civil".

Dans la vidéo consultée, le policier crie "Messieurs, cadeaux" avant de jeter la grenade lacrymogène.

Balles de défense

Dans un communiqué transmis à l'AFP, la préfecture de police de Paris a indiqué que les fonctionnaires de police avaient été requis en appui de la police municipale. "Une grenade a été lancée afin de protéger les personnels de la police municipale en dispersant la foule", a-t-elle précisé.

"Cible de jets de projectiles (...) l'un des fonctionnaires a fait usage du lanceur de balles de défense à trois reprises", a ajouté la préfecture, en précisant que le policier était habilité à faire usage de cette arme.

M.L. avec AFP