Insalubrité, agressions, vols... l'enfer des habitants de Pantin face au crack

Voilà un an que la place Auguste Baron dans le XIXe arrondissement de Paris sert de lieu de deal à ciel ouvert pour les usagers du crack. Ils avaient été déplacés par la préfecture, sans qu'aucune solution ne soit trouvée.

Mais dans le quartier des Quatre-Chemins, à cheval entre Paris et la Seine-Saint-Denis, les habitants se sentent abandonnés. "Toutes les portes ont été défoncées et toutes les cages d'escalier servent d'urinoir pour les vendeurs de cigarette et les crackers", explique un commerçant à BFM Paris Île-de-France . Dans cet immeuble, un appartement du premier étage est squatté et les fils électriques y sont arrachés.

"Vous imaginez un peu le degré d'infection qu'il y a dans cette cage d'escalier. Et des enfants habitent dans cet immeuble. Tous les immeubles sont comme ça: la cage d'escalier et les boites aux lettres sont défoncées", indique un commerçant du quartier.

Des commerçants exaspérés

Depuis un an, les consommateurs de crack sont venus empirer l'insécurité dans le quartier, déjà en proie aux vols à l'arraché et aux trafics de cigarettes. "On est déjà dans un quartier pauvre qui accumule tous les problèmes socio-économiques. En fait, c'est un problème qui vient se rajouter à d'autres", analyse un habitant du quartier au micro de BFM Paris Île-de-France.

Malgré le classement de la zone en "quartier de reconquête républicaine", la plupart des habitants confient se sentir abandonnés par l'État. Cette commerçante a l'intention de déménager loin des crackers. "Ce sont des zombies qui sont dehors. J'ai envie de partir, j'en ai marre. Même mes enfants en ont marre. Ils ont peur de passer le passage de la Villette. Dans les métros, dans mon magasin, on est agressés partout", confie-t-elle.

Les associations d'élus locaux et de riverains réclament davantage de pression policière sur les trafiquants, une prise en charge des pathologies psychiatriques et un accompagnement des consommateurs de crack.

Thibault Nadal