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INFO BFMTV. Paris: les complices présumés du meurtrier des Champs-Elysées mis en examen

Un écusson de la police nationale (illustration)

Un écusson de la police nationale (illustration) - DENIS CHARLET / AFP

INFO BFMTV. Trois hommes, soupçonnés d’avoir aidé dans sa cavale l’auteur présumé d'un meurtre en mai 2023, sont présentés ce jeudi 7 mars devant un juge d’instruction en vue de leur mise en examen.

Le meurtre, commis à deux pas des Champs-Elysées, avait plongé la plus belle avenue du monde dans la stupeur. Trois hommes, soupçonnés d’avoir aidé dans sa cavale le principal suspect de l’assassinat d’un client d’un restaurant, en mai 2023, rue de Washington dans le 8e arrondissement à Paris, ont été présentés ce jeudi 7 mars, devant un juge d’instruction parisien.

Ils ont été mis en examen pour "soustraction d’un criminel à l’arrestation ou aux recherches" puis ont été placés sous contrôle judiciaire. Ces trois complices présumés d’Ibrahima D., 45 ans, mis en examen pour "assassinat" en décembre dernier, sont soupçonnés de l’avoir soutenu pour prendre la fuite en Espagne quelques jours après les faits.

Les hommes reconnaissent les faits

Interpellés ce mardi 5 mars à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) et dans la banlieue de Lyon (Rhône), ces trois hommes, âgés de 31, 40 et 46 ans, -parmi lesquels figurent le beau-frère du meurtrier présumé et l’un de ses amis d’enfance-, ont reconnu les faits au cours de leur garde à vue devant les enquêteurs du 1er district de police judiciaire (DPJ), en charge des investigations.

L’un d’entre eux a approvisionné un compte bancaire pour financer les dépenses quotidiennes et la location d’appartements pour le fugitif. Les autres lui ont permis de quitter la France, trois jours après les faits, à destination de la région de Valence sur la côte est de l’Espagne.

Ibrahima D., surnommé "Papou" ou "le Général", avait abattu d’une balle de calibre 7,65, en plein cœur, le 14 mai 2023, vers 0h30, Charles T., 48 ans, sur la terrasse du Jet Set, situé à deux pas des Champs-Elysées. La victime portait à la ceinture un pistolet à billes.

La veille des faits, le 13 mai, entre 0h30 et 1h30, les deux hommes, de nationalité malienne, avaient eu une vive altercation devant le même établissement. Le meurtrier présumé avait reproché à la victime, décrite comme "apporteur d’affaires en Afrique", de l’avoir escroqué ainsi qu’un membre de sa famille, resté au Mali, au cours d’une transaction portant sur de l’or.

Les deux hommes s’étaient également vantés d’avoir des relations haut placées dans les rangs de l’armée malienne, avant d’en venir aux mains, puis d’être séparés par des vigiles du Jet Set.

De la drogue saisie

La perquisition de l’appartement d’Ibrahima D., domicilié à proximité des lieux des faits, avait permis la saisie de plus d’1 kg de résine de cannabis et de quelques grammes de cocaïne. Mais aucune trace de l’occupant des lieux, en situation irrégulière sur le territoire français.

La visite du domicile de la victime avait abouti au placement sous scellés de plusieurs faux lingots d’or et de fausses montres de luxe de marque Patek Philippe et Richard Mille.

Très vite, les enquêteurs du 1er DPJ avaient acquis la certitude que Ibrahima D., déjà très connu des services de police, avait pris la fuite en Espagne, avant son interpellation, le 19 décembre 2023, sur mandat d’arrêt européen par la police locale, dans une petite commune proche de Valence, après sept mois de cavale.

Stéphane Sellami avec Amaury Tremblay