INFO BFMTV. Paris: deux call-centers de drogue démantelés et treize trafiquants interpellés

Une saisie de drogue par la police, en janvier 2023 (illustration). - VALERY HACHE / AFP
C’est le nouveau cheval de bataille du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qu’il désigne sous le vocable de "Uber shit". En clair: la livraison à domicile de drogue après avoir passé commande auprès d’un centre d’appels.
Les enquêteurs des groupes "stups" du 2e district de police judiciaire de Paris ont démantelé, le lundi 27 mai, deux réseaux de trafiquants de drogue présumés, spécialisés dans la livraison à domicile de stupéfiants.
Six individus placés en garde à vue
Six membres présumés d’une première plateforme d’appels, opérant dans les quartiers Nord de Paris mais aussi à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), ont été placés en garde à vue après une enquête ouverte en octobre 2023.
Le chef présumé de ce réseau de moyenne envergure, prénommé Raymond, 25 ans, domicilié rue de la Réunion dans le 20e arrondissement, est parvenu à prendre la fuite. Il est soupçonné d’avoir mis en place ce "call-center" et d’avoir recruté plusieurs livreurs, dont une femme.
"C’est de plus en plus fréquent dans ce type d’affaire de retrouver des femmes, confie un proche de l’affaire. Elles attirent moins l’attention que les hommes."
Près de 600g de drogue, 18.000 euros en liquide
Au cours des perquisitions opérées au domicile des six suspects, 450g de 2MMC, -une puissante drogue de synthèse-, 35g de cocaïne, 100g de kétamine, 60g de cannabis et une centaine de cachets de MDMA ont été saisis. Les enquêteurs du 2e DPJ ont également découvert près de 18.000 euros en argent liquide.
Ce réseau engrangeait près de 60.000 euros de chiffre d’affaires par mois. Trois suspects ont été présentés devant le tribunal judiciaire de Paris pour être jugés selon la procédure de comparution immédiate. Mais leur audience a été renvoyée au 26 juin
Au fil d’une seconde enquête, démarrée en janvier dernier, les policiers du même service ont mis un terme, toujours à la fin du mois de mai, au business de deux frères de nationalité albanaise, installé en plein cœur de Paris, dans le 3e arrondissement.
Âgés d’une trentaine d’années, ils sont soupçonnés d’avoir recruté "deux petites mains" pour la prise de commande et trois livreurs pour assurer des livraisons de cocaïne, sept jours sur sept, aux quatre coins de la capitale.
Comparution immédiate pour quatre suspects
Les complices présumés des deux frères ont été interpellés à Chennevières-sur-Marne, Sucy-en-Brie et Saint-Maur-des-Fossés dans le Val-de-Marne. "Entre 200 et 300g de cocaïne étaient écoulés par semaine via ce réseau", poursuit la même source.
Des investigations financières menées par le groupe interministériel de recherche de Paris sont en cours afin de déterminer la manière dont l’argent de ce réseau était blanchi. Quatre des sept suspects ont finalement été jugés selon la procédure de comparution immédiate.