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"Ils l'ont mis en danger": le combat de la mère d'un enfant autiste qui dénonce ses conditions de prise en charge

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Atteint d'autisme sévère, Abdel Malik a été placé par l'Aide sociale à l'enfance de l'Essonne mais sa mère dénonce son mauvais traitement. Une plainte pour maltraitance a été déposée.

Couches pleines, hygiène corporelle déplorable au point de rendre l'eau du bain marron, bleus et plaies sur le corps... Un week-end sur deux, Seta retrouve son fils Abdel Malik, âgé de douze ans, dans un état déplorable.

"Il est affamé, il sent mauvais, n'est pas lavé, a les fesses irritées. Il continue à perdre du poids et ça ne pose de problème à personne", dénonce Seta au micro de BFM Paris Île-de-France.

"Je l'ai signalé à plusieurs reprises"

Atteint d'autisme sévère, le garçon a besoin d'une prise en charge spécifique. En juin 2022, face au refus de plusieurs instituts médicaux éducatifs, Seta, alors dépassée, décide de confier son fils à l'Aide sociale à l'enfance (ASE) de l'Essonne.

Abdel Malik est alors placé dans un appartement d'une Aapise (Association d’appui à la participation, à l’inclusion sociale et environnementale, NDLR), mais sa mère tombe des nues en découvrant le calvaire qu'il endure.

L'enfant vit seul, dans des conditions indignes, sans jouet pour le stimuler, tandis que les éducateurs ne sont même pas formés pour gérer son lourd handicap. "Une éducatrice est maltraitante envers mon fils. Je l'ai signalé à plusieurs reprises", explique Seta.

"Elle était censée être écartée de la prise en charge de mon fils et en fait ils l'ont mis en danger délibérément", souffle-t-elle sur notre antenne.

Une plainte déposée

L'été dernier, Abdel Malik a été hospitalisé dix jours après s'être défenestré. Sa mère demandait alors que son fils soit pris en charge par une association de son choix plus adaptée. Contacté, le département de l'Essonne affirme ne pas être en mesure de signer une convention avec cette structure.

Seta et son avocat ont donc saisi par voie de requête le juge pour enfants. "La vraie problématique, c'est que prendre en charge Abdel Malik tels que les textes le prévoient nécessitent une certaine somme d'argent qui relève d'une obligation de l'État", note maître Hosni Maati, avocat de la mère de famille, qui pointe aussi du doigt "une responsabilité du département".

Une plainte a été déposée pour maltraitance. Contactée, l'association qui accueil le jeune garçon n'a pas donné suite à nos demandes de sollicitations. L'audience pour évaluer le placement d'Abdel Malik est fixée en juin prochain.

Chloé Berthod avec Alixan Lavorel