Île-de-France: plus de 13.000 bébés sont morts avant leur un an entre 2001 et 2019

Une femme enceinte en consultation (illustration) - Philippe Huguen - AFP - Philippe Huguen - AFP
"Près de quatre enfants franciliens sur mille meurent avant l’âge d’un an." C'est le constat dressé par l'Observatoire régional de santé (ORS) dans son Diagnostic pour le projet régional de santé 2023-2027. Dans ce rapport, l'ORS constate une hausse de la mortalité infantile depuis plusieurs années en Île-de-France.
L'ORS rappelle que la mortalité infantile se divise en trois grandes périodes. D'abord, il y a la mortalité néonatale précoce qui concerne les décès survenant entre le jour 0 de vie (J0) et le J6, puis la mortalité néonatale tardive qui concerne, elle, les décès entre le J7 et le J27 et enfin la moralité post-néonatale qui regroupe les décès survenus entre le J28 et le J365 de vie.
La mortalité infantile en hausse depuis 2011
Si entre 2000 et 2003, une baisse de la mortalité infantile a été observée en Île-de-France, depuis 2011 elle est en augmentation. "Entre 2001 et 2019, les décès infantiles franciliens ont représenté 25,2% de l’ensemble des 53.077 décès des moins d’un an enregistrés en France métropolitaine", explique le rapport.
"Au total, en Île-de-France, entre 2001 et 2019, 13.401 décès ont été comptabilisés chez les moins d’un an pour 3.389.048 naissances vivantes, soit un taux de mortalité infantile (TMI) de quatre décès pour 1000 naissances vivantes au cours des 19 dernières années (3,63 ‰ en France métropolitaine)".

Concernant les raisons de cette hausse de la mortalité infantile, l'Observatoire national de santé la lie à la "progression de certains facteurs de risque (précarité, obésité, diabète, etc.)".
Cette hausse "constitue un signal d’alarme fort et questionne l’organisation de notre système de santé", s'alarme l'ORS dans son rapport.
Un taux plus élevé en Seine-Saint-Denis
D'après les données récoltées par l'ORS, il existe des disparités territoriales importantes entre les départements d'Île-de-France.
"En Seine-Saint-Denis, on a dénombré 2788 décès des 0-1 an entre 2001 et 2019 (soit un TMI de 5 ‰) contre 3,5 dans les Hauts-de-Seine. L’évolution du TMI est également plus défavorable en Seine-Saint-Denis", indique le rapport.
Dans le détail, en Île-de-France, près de la moitié des enfants morts avant un an décèdent dans la première semaine de vie (47,8 %). Le taux moyen de mortalité néonatale précoce est estimé à 2,1% en 2020.
Par ailleurs, l’Île-de-France a la plus forte mortalité périnatale de France métropolitaine (11% contre 10,1% selon les données 2017-2019).

Sur la mort inattendue du nourrisson -c'est-à-dire le décès subit d'un bébé âgé de 1 mois à 1 an- environ 200 ont été recensées en France métropolitaine chaque année, dont 20% en Île-de-France. Ce taux francilien "reste plus bas que la moyenne nationale".
Au total, entre 2016 et 2020, 1005 cas de mort inattendue du nourrisson ont été enregistrés en France dont 215 cas en Île-de-France, soit près d'un sur quatre. Là encore, l'ORS constate des disparités interdépartementales, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne ont des taux qui dépassent la moyenne nationale.
Différents facteurs entrent en compte dans l'évolution des cas de mort inattendue du nourrisson comme les conditions de couchage, la température de la chambre ou encore l'allaitement.