Île-de-France: neuf personnes suspectées d'enlèvements et de séquestrations arrêtées

La section de recherches gendarmerie de Marseille - BFM Marseille Provence
En un mois, les forces de l'ordre ont mis un terme aux agissements de malfaiteurs spécialisés dans l’enlèvement et la séquestration avec violence.
Les gendarmes des sections de recherches de Versailles, de Lille, de la brigade de recherches de Montmorency, avec l’appui du GIGN, ont interpellé neuf personnes défavorablement connues pour des faits similaires, a appris BFM Paris Île-de-France auprès de la gendarmerie.
Un homme victime d’un guet-apens
Tout commence le 10 janvier à 23h20. Deux hommes de nationalité pakistanaise se rendent au commissariat du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) pour signaler l’enlèvement d’un membre de leur communauté, domicilié à Ezanville (Val-d'Oise).
L’un d’entre eux a reçu sur son téléphone plusieurs messages audio et vidéo lui intimant l’ordre de verser la somme de 100.000 euros pour la libération de leur ami. Sur une vidéo, la victime apparaît ligotée, menacée avec une arme et molestée.
La Section de recherches de Versailles et la brigade de recherches de Montmorency sont saisies dans la nuit par le parquet du Tribunal Judiciaire de Pontoise qui ouvre une enquête de flagrance.
Une vaste opération de recherches est mise place pour retrouver au plus vite la victime. Les enquêteurs commencent par retracer son parcours pendant les journées des 9 et 10 janvier.
Les investigations déterminent que la victime s’est rendue librement à un rendez-vous sur la commune de Croix (Nord). Il s’agissait en réalité d’un guet-apens. L’homme est enlevé sur un parking en pleine nuit et séquestré par les auteurs dans un logement loué en amont sur la plateforme Airbnb. Sur place, la victime subit des violences, des pressions psychologiques et des menaces avec arme. La Section de recherches de Lille est alors co-saisie.
Une rançon déposée, la victime retrouvée
En parallèle, d’autres enquêteurs prennent en charge la famille de la victime qui reçoit de nombreux appels par messagerie cryptée, ainsi que des vidéos sur lesquelles leur proche apparaît ligoté et frappé à l’aide d’une barre.
Le 10 janvier au soir, le frère de la victime reçoit pour consigne des ravisseurs de déposer une somme d’argent dans l’Essonne. La rançon est déposée et récupérée quelques minutes après par deux hommes venus à vélo.
Les enquêteurs parviennent à localiser le domicile des collecteurs et les placent sous surveillance. Les ravisseurs, de la région lilloise signalent alors à la famille avoir libéré l’otage. Les enquêteurs le recherchent activement pendant plusieurs heures et parviennent à retrouver la victime blessée.
Concomitamment, les gendarmes localisent le lieu de séquestration situé à proximité de Lille. La victime mise en sécurité, une opération simultanée est alors rapidement déclenchée avec le GIGN dans l’Essonne et le Nord. L’un des deux hommes suspectés d’avoir récupéré la rançon est arrêté.
Huit autres personnes placées en garde à vue
Le 12 janvier, le parquet de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris se saisit de l’enquête et demande l’ouverture d’une information judiciaire auprès d’un juge d’instruction de Paris. À l’issue de sa garde à vue, le mis en cause interpellé est mis en examen et placé en détention provisoire.
En raison de la dangerosité des ravisseurs, les Sections de recherches de Versailles et de Lille et la brigade de recherches de Montmorency, créent une "task-force" (force opérationnelle) composée d’une quinzaine d’enquêteurs, avec pour objectif principal d’identifier et d’interpeller au plus tôt l’ensemble des protagonistes.
De très nombreuses investigations techniques sont réalisées à partir des lieux de l’enlèvement et de la séquestration, notamment grâce aux indications fournies par la victime et aux témoignages de plusieurs témoins.
Le 14 février, soit un mois après l’enlèvement, une opération judiciaire est déclenchée simultanément en Île-de-France, les Hauts-de-France et en Bretagne.
Huit personnes, pour la plupart des hommes âgés de 20 à 35 ans, très défavorablement connus notamment pour des faits similaires et demeurant principalement en Île-de-France, sont interpellées et placées en garde à vue.
Les mis en cause ont été déférés devant le magistrat instructeur vendredi dernier.