Île-de-France: la gauche demande une mission d’information sur la privatisation des transports en commun

Le réseau de bus de la RATP sera en partie ouvert à la concurrence en 2025. (Archives) - BFM Paris-Île-de-France
La gauche inquiète face à la privatisation des transports du réseau RATP. À l'horizon d'une ouverture à la concurrence par Île-de-France Mobilités en 2025, les élus de l'opposition à la région demandent la création d'une mission d'information et d'évaluation (MIE) afin d'estimer les risques économiques pour la région.
Dans une lettre que s'est procurée BFM Paris Île-de-France, les groupes de gauche interpellent Valérie Pécresse sur la privatisation de l'exploitation.
"La préparation de la 'mise en concurrence' engendre dès à présent des difficultés sociales et organisationnelles au sein des opérateurs et singulièrement au sein du département réseau de surface de la RATP", écrivent les 52 signataires de la lettre.
Une "santé financière préoccupante"
Les signataires pointent également du doigt le choix d'Île-de-France Mobilités de "remplacer le réseau de bus historique de la RATP par douze délégations de service public" au lieu de mettre en place une régie régionale. Les élus de gauche redoutent un calendrier difficile à tenir et qui impacterait l'offre.
"La mise en œuvre de la loi, le refus de retenir une régie régionale ainsi que les choix d’Île-de-France Mobilités ont des conséquences considérables sur les finances d’Île-de-France Mobilités et des collectivités membres du syndicat et par conséquent, impacteront les conditions de transports des Francilien·nes."
Avec une "santé financière préoccupante" d'Île-de-France Mobilités, l'opposition craint un risque majeur pour le conseil régional, première collectivité financeur du syndicat de transports.
Dans ce contexte, la gauche demande alors la création d'une MIE, pour évaluer les coûts et les conséquences de la mise en concurrence des transports publics franciliens.
Une ouverture à la concurrence en 2025
La loi d’orientations des mobilités, adoptée en 2019, prévoit la fin des monopoles de la RATP et de la SNCF sur les réseaux de transports en commun franciliens. Dès le 1er janvier 2025, l'ouverture à la concurrence s'engagera notamment sur les lignes de bus parisiennes. Les lots doivent être attribués à des entreprises privées courant 2024.
En fin d'année 2022, la maire de Paris Anne Hidalgo avait déjà écrit une lettre demandant, à minima, le report de l'ouverture à la concurrence.
Les 52 conseillères et conseillers régionaux de l'opposition signataires de cette lettre à Valérie Pécresse espèrent le vote de la MIE à la prochaine séance du conseil les 29 et 30 mars.