Île-de-France: 7900 décès prématurés liés à la pollution de l'air pourraient être évités, selon une étude

Paris, fortement touchée par la pollution atmosphérique (photo d'illustration). - dr
Des améliorations qui restent insuffisantes. Dans une étude dévoilée ce jeudi, l'organisme en charge de la surveillance de la qualité de l'air AirParif et l'Observatoire régional de santé (ORS) d'Île-de-France reviennent sur l'impact de la pollution de l'air sur le taux de mortalité de la région.
Principal résultat: "7900 décès prématurés pourraient être évités" chaque année en Île-de-France en moyenne "si de nouvelles mesures (étaient) prises pour abaisser les niveaux actuels de pollution de l’air sous les valeurs recommandées par l’OMS", affirme l'étude.
Chiffres en baisse
AirParif et l'ORS affirment néanmoins que la qualité de l'air s'est améliorée dans la région ces dernières années. Entre 2010 et 2019, le nombre annuel de décès liés à une exposition prolongée aux particules fines a baissé de 40%, en passant de 10.530 à 6220.
"On a eu une amélioration de la qualité de l'air et une baisse des concentrations en particules fines PM2,5 qui a permis de gagner huit mois d'espérance de vie en Île-de-France et jusqu'à 10 mois à Paris", a détaillé Pierre Pernot, directeur de la communication et des partenariats d’Airparif, au micro de BFM Paris.
Pour ce qui est des décès liés au dioxyde d'azote, un polluant surtout émis par le trafic routier, ils étaient de 3680 en 2019 contre 4520 en 2010. Pour l'ozone, le nombre de décès (évalué pour la première fois au niveau régional) s'élève à 1700 en 2019.
Si Pierre Pernot d'AirParif salue sur BFM Paris la baisse de la pollution atmosphérique grâce à "des actions sur le chauffage, sur le transport et en particulier le trafic routier avec des véhicules moins polluants qui roulent", il affirme que "ces actions ne sont pas encore suffisantes".
Bénéfices pour Paris et la métropole
Selon cette étude, les bénéfices d'une baisse des niveaux de pollution de l'air seraient surtout importants pour Paris et la métropole qui regroupent "les deux-tiers des décès évitables par une baisse des niveaux de particules fines PM2,5 et 80 % pour le dioxyde d’azote".
Ces polluants sont plus présents dans les territoires à forte densité contrairement à l'ozone, plus important en zone rurale. Les mesures de confinement ont d'ailleurs permis à 2020 d'être une "année exceptionnelle en matière de qualité de l'air". Par rapport à 2019, la baisse des concentrations en dioxyde d'azote a permis d'éviter 310 décès et celle en particules fines, 180.
Pour rappel, une mauvaise qualité de l'air a des répercussions sur la santé, cela favorise le développement de pathologies chroniques graves comme celles cardiovasculaires, respiratoires ou encore des cancers.
Au niveau national, le nombre de décès prématurés par an dus à la pollution de l'air entre 2016 et 2019 était de 40.000 selon les données de Santé publique France.