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"Il faut surmonter": Hugo Salvaing, le fils du policier tué à Magnanville en 2016, témoigne huit ans après

Une cérémonie d'hommage aux policiers tués à Magnanville est prévue dans l'Hérault ce lundi.

Une cérémonie d'hommage aux policiers tués à Magnanville est prévue dans l'Hérault ce lundi. - Dominique Faget - AFP

Au moment des faits, Hugo Salvaing était âgé de 11 ans. Il vivait alors chez sa mère, dans l’Eure, et voyait son père les week-ends. Il le décrit comme un "super papa", quelqu'un de "toujours souriant, toujours là pour les autres" et se souvient qu'il l’accompagnait au foot tous les samedis.

Le 13 juin dernier, Hugo Salvaing, 19 ans, a gravi le Mont-Blanc (Haute-Savoie). Une ascension symbolique pour le jeune homme, huit ans après la mort de son père, Jean-Baptiste Salvaing, et de la compagne de ce dernier, Jessica Schneider, un couple de policiers tués dans leur pavillon de Magnanville (Yvelines). Un acte commis sous les yeux de son demi-frère Mathieu, alors âgé de 3 ans. Hugo, issu d'une première union de Jean-Baptiste, témoigne pour la première fois auprès du Parisien, ce dimanche 22 décembre.

Au moment des faits, le presque vingtenaire était âgé de 11 ans. Il vivait alors chez sa mère, dans l’Eure, et voyait son père les week-ends. Il le décrit comme un "super papa", quelqu'un de "toujours souriant, toujours là pour les autres" et se souvient qu'il l’accompagnait au foot tous les samedis.

Un futur professeur de sport

Après la mort de son père, Hugo se rappelle avoir "enchaîné les cérémonies d'hommage". Il souhaite aujourd'hui "passer à autre chose" et n'a, de ce fait, pas assisté au procès de Mohamed Lamine Aberouz, reconnu coupable de complicité en 2023 dans l'assassinat de son père et de sa compagne. L'homme a, depuis, fait appel et sera rejugé en mai/juin 2025.

"Pour le premier procès, ma mère, ma tante et mon avocat me résumaient les grandes lignes. Je vais faire pareil cette fois-ci, explique-t-il. À part revivre des mauvais souvenirs, je ne vois pas l’intérêt. Et quelle que soit la sanction, ce sera toujours trop peu."

Le jeune étudiant en deuxième année de Staps vit aujourd’hui en Seine-Maritime et souhaite devenir professeur de sport. Ce passionné de rugby en a fait son unique motivation, selon le quotidien.

"Il faut surmonter et rester vivant"

Mathieu, son petit frère, vit chez une tante. Hugo possède "des liens très forts" avec lui et souligne auprès du Parisien leur complicité: "Je le vois presque à toutes les vacances. Je ne suis pas un grand bavard et lui non plus. Alors c’est vraiment très rare que l’on parle de ce qu’on a traversé. Je préfère lui montrer l’exemple d’un grand frère qui avance, qui va bien."

"La vie, ce sont des obstacles, analyse-t-il. Je veux dire aux enfants: 'Si vos parents vous voyaient, ils voudraient que vous avanciez'. Évidemment, chacun vit le truc comme il peut, mais puisqu’on est là, autant profiter. C’est comme ça: il faut surmonter. Et rester vivant."

Cet état d'esprit, le garçon le met en pratique auprès de l'association les Mamans du ciel, une structure créée en 2021 par deux sœurs juristes, à Mantes-la-Jolie. Elle propose un accompagnement juridique, administratif, financier et psychologique aux orphelins, essentiellement après un féminicide ou un attentat. Hugo Salvaing y anime des ateliers ponctuels et des défis sportifs.

Clément Boutin Journaliste BFMTV